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17/04/2011

Jean-Christophe URBAIN, profession: musicien,auteur, compositeur et interprète

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La première fois que j’ai parlé à Jean-Christophe Urbain, « en vrai », c’était en octobre dernier à Bruay La Buissière, au concert de Valentine (Jil Caplan). Il est venu vers moi, m’a fait la bise en me disant « On s’est déjà vus ? »
La vérité c’est que j’avais eu l’occasion d’échanger avec lui par mail, que je l’avais juste aperçu à Paris au Théâtre du Petit St Martin et que comme je suis atteint de Valentinophilie aigue, mon nom avait du arriver à ses oreilles

Je l’ai revu il y a quelques semaines, à Lys Lez Lannoy et cette fois, nous avons eu l’occasion d’échanger un peu plus encore.

Pour la postérité il est et restera avec JP Nataf une des deux figures marquantes de la pop française des années 80 avec les INNOCENTS. Il est aussi l’auteur, compositeur et interprète de leur célèbre tube « Colore ».

Dans la vie de tous les jours c’est un garçon discret, calme et d’une grande gentillesse. C’est aussi un vrai passionné pour la musique dont il a fait sa profession. C’est aussi une personne qui n’hésite pas à s’investir pour les autres ce qui est important de souligner.

Ce n’est pas non plus un secret, sa complicité avec Valentine dans la vie privée a permis de nous faire découvrir ce duo qu’ils rodent ensemble depuis quelques mois sur scène. Ensemble, ils travaillent à un nouvel opus de la jolie et talentueuse chanteuse parisienne. Est-ce que sera un album de Jil Caplan ou un Caplan / Urbain, nul ne le sait. Toujours est il que cet album est en route et qu’il y travaillent tous les deux d’arrache pied dans leur studio appelé le MAP.

 

Il y a plus d’un an, j’avais posé deux questions à Jean-Christophe, questions auxquelles il avait longuement répondu. Lui, plutôt discret d’habitude, s’était lâché.

Ces deux questions, je les pose à chacune de mes interviews car elles sont pour moi essentielles pour les chanteurs, musiciens, auteurs compositeurs.

Voilà ce que cela a donné :

 

CD : Bonjour Jean-Christophe, quelles sont tes influences musicales ?

 

JC : Je ne sais pas toujours répondre à cette question car parfois c'est un peu le chantier dans ma tête. J'ai commencé à écouter de la musique vers l'âge de 8-9 ans. Un soir la télé diffusait un concert de Gilbert Bécaud et je suis resté devant le poste jusqu'à la fin. Je ne pense pas, aujourd'hui, que sa musique m'ait vraiment secouée. Mais de voir un musicien faire tout un récital m'a fasciné.

Un peu plus tard j'ai construit une batterie et j'ai joué sur tous les disques de la maison. Ray Charles, Stan getz, Count Basie et...Joe Dassin...Mon père est revenu un jour avec un orgue d'appartement. Là j'ai commencé mon apprentissage.

Petit à petit je réussissais à reproduire des accords et je pouvais accompagner mon père qui jouait la guitare. Il ne connaissait pas l'harmonie mais dès qu'il voyait un instrument il pouvait jouer une mélodie dessus. Ce détail "familial" a été ma plus grande influence. Je suis devenu l'orchestrateur de musique. Il me demandait si je connaissais "on the sunny side of the streets" et moi je lui répondait "joue la moi, je vais essayer de te suivre". Comme ça, j'ai fini par visiter une partie du récital jazzy de cette époque et le fait de jouer un coup le piano un coup la guitare m'a fortement instruit sur la logique harmonique des chansons.
Jusqu'à 12-13 ans j'ai joué avec lui des milliers de chansons et des centaines d'heures. Mon père est décédé depuis et il me manque chaque fois que je joue ou que j'écoute des musiques qu'il aurait aimées. Je lui dois tellement...
Sont arrivés après les Beatles dans ma vie. On était en 75 et ce n'était plus vraiment au goût du jour. J'ai plongé dans leur musique comme si c'était la mienne. J’ai appris à la jouer et je pouvais quasiment reproduire toutes les parties de leurs chansons la guitare les pianos mais aussi la batterie et la basse qui commençait à me séduire. Le Noël suivant, j'avais une basse copie FENDER et je commençais les groupes.
Le groupe c'était facile pour moi. D'abord je suis quelqu'un de timide et ma personnalité n'était pas assez forte pour m'imposer tout seul. J'ai d'abord joué avec des copains de lycée dans le square en face les soirs d'été et puis dans un ou deux restos pour animer des soirées. Les gens avec qui je jouais ne vivaient pas vraiment la musique avec autant d'importance. Moi à cette époque j'avais déjà annoncé à mes parents que je serais musicien. Triste nouvelle pour eux qui avaient déjà dans la famille des musiciens un peu fauchés un peu perdus. Mais ils m'ont laissé aller. Merci.
J'ai rencontré à cette époque Gérard Sorel à qui j'ai appris la basse. Nous avons passé tous nos week-end à écouter la musique. Nous nous mettions devant un poste de radio, et dès qu'une chanson passait, on fermait les yeux puis on coupait la radio et on tentait de la rejouer...C'était très amusant. La vague punk m'avait donné de nouvelles influences. Les moins punks : Costello, Jackson et Police après.
Je commençais à faire de vraies chansons. J’en faisais pour un chanteur qui hélas n'a pas percé. C'est à cette époque que j'ai composé la musique de 100 mètres au paradis...
Les études bâclées, je trouvais une place de vendeur chez Paul Beuscher et j'en profitais pour travailler la musique dans tous les sens. Je découvrais le son. Les instruments. Je pouvais remettre un instrument sur tout ce que la pop m'avait donné: la strat de Gilmour le Klavinet de Stevie....
Je ne vivais que pour ça. Mes flirts étaient sans sel. Et je crois que je devais paraître un peu simplet comme garçon.
Mais c'est comme ça que j'ai appris la musique. Ensuite, un an d'armée, et des petits boulots...Et un groupe à Amiens avec de belles heures d'enregistrement. Et Prefab Sprout et Everything but the girl que j'écoute en boucle...Et la rencontre avec les Innos par l'intermédiaire de leur batteur de l'époque Pierre Morin. On se croise chez Beuscher..."les Innocents ?" " On cherche un clavier pour venir jouer un titre (Jodie !) à notre concert au Palace."

J’ai été bavard...voilà une première réponse un peu longue peut-être ?

 

(NDLR : oh que non mon cher Jean-Cri, ces informations sont d’une richesse que beaucoup de fans seront ravis de connaître).

 

 

Ch : Peux tu nous parler de tes influences littéraires ?

 

JC : Je ne serai pas aussi bavard sur ce sujet. D’abord parce que je trouve que le mot littéraire n'est pas tout a fait adéquat pour expliquer ce qu'est le travail d'auteur dans la chanson.
Une chanson peut naître de mille manières différentes. Un mot, un riff, une phrase, une mélodie...il n'y a pas de règles.
Je ne suis pas un grand lecteur mais j'ai lu quand même et je lis des choses qui me plaisent qui me transportent. Dans la musique je n'ai jamais pensé placer des phrases empruntées à la littérature excepté "la vie sera western ou ne sera pas..." mais là c'est autre chose. Il y a des mots comme ça qui finissent par rentrer dans l'inconscient collectif et c'est avec eux que je crée un texte. Ma façon d'envisager le texte se situe entre l'intuitif et le slogan publicitaire. le cadre de la chanson est parfois si étroit que je ne trouve qu'un mot ou deux. alors vient un long processus d'écriture et surtout de torture qui s'achève plus ou moins bien... ce qui peut m'arriver de mieux c'est de trouver les mots en même temps que la musique. Cela arrive de temps en temps et ça justifie ma vie de rêveur...

 

... Voilà à peu près ce que je peux dire sur les textes. Ecrire est quelque chose de tellement personnel qu'il m'est difficile d'en parler d'avantage. Et la plupart du temps, lorsqu'on fait une chanson le but est de rendre la musique et le texte indissociables. J'écoute la musique dans cet esprit... Je retiens 2,3 mots mais j'entends surtout la mélodie et c'est elle qui vient me chercher. Avec Jipé, nous avons toujours envisagé l'écriture dans ce sens. C'est vrai qu'on souhaitait être reconnus comme auteurs mais on ne voulait pas que les mots sortent du contexte musical. Parfois (souvent?) le sens disparaissait au profil de la sonorité. On a passé un temps infini à écrire des textes juste pour que ceux-ci trouvent leur juste place dans notre musique sans en prendre le dessus. C'est ce qui fait pour nous le charme de la Pop qu'on a écoutée et qu'on aime jouer.

 

(NDLR : moins bavard ?)

 

Voila chers amis les deux questions auxquelles m’a largement répondu l’ami Jean-Christophe que je tiens à chaleureusement remercier pour sa disponibilité et sa simplicité. Je tiens à lui dire que je suis extrêmement fier de le connaître et que j’ai pour lui une grande admiration. Mille mercis également à Valentine grâce à qui j’ai pu rencontrer des artistes de talents et des gens passionnants

04:42 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (4)

Commentaires

grand fan des innocent apres les avoir vu sur scene j'ai compris
que l'ame du groupe n'était pas celui que tout le monde crois mais
jean christophe urbain avec ses compositions uniques, ses interpretations brillantes et son style d'arrangements sans pareil.
ensuite j'ai eu le plaisir d'écouter ses musiques par jil caplan dont
il est le meilleur compositeur. pas plus tard que la semaine passée
je me disais mais pourquoi jil caplan ne travaille plus avec celui qui
a su d'une façon magistrale la mettre en valeur ??? et voilà que j'apprends qu'un nouvel album avec jean christophe urbain est en
cours d'élaboration... vite que je puisse l'&couter en boucle comme
le premier !!!
amitiés
Alain R.

Écrit par : RAVILY ALAIN | 04/06/2012

ALAIN
J'ai bien aimé v/interwiew de jc urbain. Cela m'a permis d'en savoir
un peu plus sur l'artiste. Je ne pense pas etre de sa famille au sens du nom que je porte mais, je le suis, au sens de l'amour de la chan-son et de la musique et je me reconnais, dans ses gouts musicaux.

Pascal URBAIN (Originaire de CAEN, ancien intermit du spectacle
(guitariste et Bassiste) en retraite depuis peu dans l'ain ou je compose paroles et musique avec mes 7 guitares et ma basse.

Écrit par : URBAIN | 01/07/2012

merci Pascal, sauf que ce n'est pas Alain qui a réalisé cet interview mais bien moi.
Cela dit, merci à tous les deux pour vos sympathiques commentaires.

Christophe

Écrit par : Christophe Defossez | 01/07/2012

ok christophe, j'y m'y suis planté !!! voilà tout. Le mérite de cette belle interview te revient, accepte mes excuses pour cette méprise !!!
Cdt Pascal Urbain 01.07.2012 à +

Écrit par : URBAIN | 01/07/2012

Les commentaires sont fermés.