Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

04/09/2021

Le pari

En 1977, en pleine période punk, j'ai 13 ans et je suis en pleine découverte des Beatles. Le problème c'est qu'à l'époque, je n'avais qu'un modeste petit lecteur de cassette que j'avais amplifié avec un vieux haut-parleur d'électrophone.
Je n'avais pas beaucoup d'argent et très peu d'occasions d'écouter la musique que j'aimais.

Un jour cependant, en cours de dessin, deux de mes copains de classe, me narguaient avec une cassette audio sur laquelle était enregistrée l'album bleu, la compilation 19767-1970 des fab four. Soudain l'un d'entre me dit: "Si tu peins tes deux verres de lunettes à la gouache et que tu les gardes quelques minutes sur le nez, je te donne la cassette".

Je crois qu'il imaginait que je n'en aurai pas le courage mais pour pouvoir avoir cet album, j'airai fait n'importe quoi et je me suis exécuté en peignant mes lunettes...en bleu,

Je m'en suis bien tiré je n'ai eu qu'une légère remontrance de la prof de dessin. J'ai rincé mes lunettes sous le robinet et j'ai eu en main la précieuse cassette audio dont j'ai usé la bande à force de l'écouter.

Depuis j'ai eu des albums en ma possession et aujourd'hui j'ai beaucoup d'enregistrements de Beatles que je peux écouter via mon PC mais je n'ai jamais oublié cet instant de bonheur quand j'ai eu mon précieux sésame en mains, c'était pour moi un vrai trésor.

Album-bleu-1967-1970.jpg

17:02 Publié dans Souvenirs | Lien permanent | Commentaires (0)

08/12/2020

C'était hier...

01.jpg02.jpg03.jpg04.jpg

 

 

 

 

 

C’était hier...c’était il y déjà 40 ans…

 

Je me souviens très nettement de ce matin du 9 décembre 1980, j’allais au lycée à Cambrai et chaque jour, sur le chemin entre la gare et le bahut, je m’arrêtais au « Mistral » un bistrot où j’allais chaque matin boire mon café.

Je sirotais tranquillement mon petit noir au comptoir lorsque soudain j’ai entendu « Eight days a week » à la radio. J’ai tendu l’oreille car jamais au grand jamais, cette station de radio ne diffusait le matin ce genre de musique.

C’est alors que j’ai entendu la terrible nouvelle : la veille, dans la soirée du 8 décembre, John Lennon avait été assassiné.

J’étais totalement incrédule, je ne pouvais me résoudre à croire ce que je venais d’entendre. Ce n’était pas possible, ça ne pouvait pas s’être produit.

Et pourtant si car arrivé au lycée, la plupart de mes potes de l’époque ne parlaient que de cela et la nouvelle ne cessait de tourner en boucle dans ma tête.

 

En fin de matinée, en cours d’anglais, vers 11h55, la prof nous a fait écouter « Imagine » dans un silence de plomb. Tout le monde se taisait, même celles et ceux qui n’étaient pas comme moi fan des Beatles, instinctivement. Et lorsque la sonnerie de fin de cours a retentit, contrairement à d’habitude, personne ne s’est levé, attendant calmement et respectueusement la fin de la chanson.

 

Je n’ai pas honte de le dire, raconter cette histoire me donne des frissons et je sens les larmes me monter aux yeux.

Mon monde venait de s’écrouler, à bientôt 17 ans, je venais de rentrer dans la dure réalité, dans le monde froid de la violence et de la mort.

 

C’était hier...c’était il y a 40 ans...

06:58 Publié dans Souvenirs | Lien permanent | Commentaires (0)

03/06/2020

L'été bonheur

prairie-naturelle-visoflora-55421.jpg

Je vous ai prévenus, chers lecteurs, je ne vais pas forcément vous raconter mes souvenirs de façon chronologique. Parfois, un évènement particulier peut les faire ressurgir de façon inattendue alors, je préfère les poser de suite sur le papier.

Ce matin j’étais en clientèle dans l’Amandinois (autour de Saint-Amand les eaux) où il y a plein de petites villages et de bourgs. C’est la campagne, c’est très agréable, j’aime bien ce secteur.

Ce matin, je roulai tranquillement carreau ouvert car l’air était doux et le soleil radieux. Soudain, mes narines furent remplies d’une odeur de foin, cette odeur agréable que l’on ne respire que dans nos vraies campagnes, l’odeur du naturel.

Brusquement, cela m’a ramené 48 années en arrière et je me suis souvenu d’une fin d’année scolaire alors que j’étais encore à l’école communale dans mon petit village du Cambrésis.

Ce devait-être fin juin, début juillet, ma maîtresse d’école avait décidé avec sa collègue que quelques jours avant la fin des cours et avant le début des vacances, nous irions passer une journée dans la campagne avoisinante. Il faut dire que le Cambrésis est une région très agricole et que tous les villages sont entourés de champs et de pâtures (des prés pour les non initiés).

A Bevillers, le village où j’ai passé mon enfance, la rue où nous habitions se terminait par un chemin caillouteux qui menait directement dans ces champs et ces pâtures. Tout le monde au village d’ailleurs l’appelait « le chemin, », tout simplement.

Il y a aussi dans cette partie du village un ancien four à chaud, dans notre patois local, le « quofour ». Du four il ne restait que des pâtures encaissées et très herbeuses dans lesquelles nos agriculteurs locaux allaient faire paître leurs bêtes.

C’est dans une de ces pâtures vide que nous avons passé la journée, au milieu des herbes déjà jaunies par le soleil et au parfum si particulier, nous nous sommes amusés comme des fous, nous avons pique-niqué sur place tous ensemble, je me souviens avoir ressenti un sentiment de bonheur et de plénitude intense.

Ce n’était pas grand-chose mais au milieu des herbes, des coquelicots , des pâquerettes, des boutons d’or et aussi des pissenlits, la vie me paraissait douce et belle. En fin de journée, le soleil sans soute un peu fatigué lui aussi, dardait de doux rayons sur nos visages, l’air était doux, le bonheur, tout simplement.

C’était le début de l’été, nous étions au début des années 70 et vous écrire cette histoire simple, fait naître en moi une émotion intense car je sais que jamais je ne revivrai ces moments privilégiés.

Restent le soleil, les odeurs, les fleurs pour que cela me revienne de temps en temps et me ramène là bas, dans mon village à l’âge de l’innocence.

18:56 Publié dans Souvenirs | Lien permanent | Commentaires (3)

01/06/2020

Le poêle à charbon

 

poele-a-bois-6-kw-fonte-et-acier-emaille-marron-avec-support-chauffe-plats-.jpg

 

 

 

 

 

 

 

Je ne suis pas différent des autres êtres humains, je n’ai aucun souvenir de mes premières années sur cette terre, juste des images floues un peu comme si devant l’écran de mes souvenirs il y avait un tissu cotonneux et opaque. Je distingue des choses mais c’est tout. Une seule image est présente depuis que je suis en âge de raisonner, des têtes, penchées sur moi qui parlent, c’est tout.

 

Pendant cette période, jusqu’à mes 3 ans, mes parents ont vécu dans une maison que leur louait un oncle et une tante de mon père, rue du Préhaut à Bévillers, un petit village de 500 habitants dans le Cambrésis.

J’ai bien connu cette maison mais seulement après l’avoir habitée, quand j’ai eu 4 ans. Mon arrière grand-mère y vivait déjà puis c’est ma grand-mère paternelle, sa fille, qui l’a ensuite rejointe et nous a succédé.

C’était une époque où l’on se rendait beaucoup visite dans les familles donc je voyais souvent mes deux aïeules.

C’est d’ailleurs chez « grand-mère » qu’il m’est arrivé un accident. Les grandes personnes étaient réunies dans une pièce adjacente quand dans l’autre pièce elles m’ont entendu hurler.

A cette époque, fin des années 60, dans beaucoup de maison, le chauffage central n’existait pas et souvent, les gros poêles à charbon trônaient au milieu des pièces. Celui chez grand-mère était rond, avec une belle plaque en fonte et dans son antre, le charbon rougeoyait.
Personne n’a su ce qu’il s’est produit, ai-je voulu y grimper, ai-je trébuché, nul ne le sait. En revanche ils m’ont retrouvé criant de douleur, les deux mains collées sur la plaque en fonte brûlante. De cet incident, j’ai en mémoire une image où je regarde mes mains et où je comprends que j’ai mal.

Est-ce un vrai souvenir ?

Est-ce parce que j’en ai entendu parler souvent ensuite que mon cerveau a fabriqué cette image, je n’en sais fichtrement rien, tout ce que je sais c’est que cette vision est nichée dans ma tête depuis plus de cinquante ans.

D’aucuns diront que c’était de l’inconscience de m’avoir laissé seul, mais je n’en ai jamais voulu à qui que ce soit parce qu’à cette époque la sécurité sur les appareils n’était que très minime, à l’inverse d’aujourd’hui où les nouvelles générations de parents surprotègent leurs gamins. Et puis je m’en suis remis, je n’ai aucune cicatrice, aucune trace de brûlure, et mes mains m’ont jusqu’à ce jour été très utiles donc pas de soucis. En plus, il y a prescription...

Bien sûr, ça aurait pu être plus grave mais ça n’a pas été le cas, tant mieux car je n’aurais pas été là pour vous raconter cette histoire…

 

19:12 Publié dans Souvenirs | Lien permanent | Commentaires (0)

31/05/2020

Souvenirs qu'un quinqua génère...

La crise sanitaire que nous venons de vivre en ce début 2020, m’a fait plus que jamais replonger dans mes souvenirs. Je suis comme tout le monde, pas d’exception à la règle, je vieillis et cela engendre chez moi comme chez beaucoup d’autres j’imagine, une sorte de pèlerinage intérieur, un retour en arrière avec, je le dis en toute honnêteté, un regard nostalgique et bienveillant sur l’enfance.

Certaines images sont floues, vieillies par le temps qui passe, d’autres ont pris une teinte sépia mais avant que certaines d’entre elles disparaissent à jamais, enfouies trop profondément dans les tréfonds de ma mémoire, je vais essayer de les regrouper et de les écrire pour en garder une trace. Cela me permettra de les relire plus tard si jamais je les ai oubliées.

J’espère également que ma descendance tombera un jour sur cette modeste prose. A vous, mes enfants, petits-enfants et générations à venir, si vous lisez ces mots, cela vous permettra de découvrir un pan de votre histoire. Pour les autres, amis lecteurs, je souhaite que mes souvenirs ravivent les vôtres et vous incitent à emprunter le train de la mémoire pour un beau voyage dans le temps.

J’ai vécu une vie ordinaire, sans éclats particuliers, comme beaucoup de mortels. Le temps qui passe effacera petit à petit mon nom des mémoires. Le néant , la fin sont des choses qui me terrifient alors je caresse l’espoir que peut-être mes écrits me survivront et que pendant quelques instants je revivrai dans la pensée de mes lecteurs.

 


Je suis né au 20ème siècle, en 1964, à un tournant de l’évolution culturelle et technologique. J’ai connu des gens nés fin du 19ème siècle et j’aurai passé une bonne partie de mon existence au 21ème, tout le monde n’a pas cette chance.

J’ai connu la télévision à une chaîne et en noir et blanc bien sûr, l’encrier et le porte-plume, l’installation du téléphone dans les foyers, les disques 78 tours, les pantalons « pattes d’éph », les cheveux longs, le minitel, les premiers ordinateurs et bien d’autres choses qui pourraient me faire passer pour un vieux dinosaure. Ce n’est pas le cas, je suis juste arrivé à une époque où tout s’est brusquement accéléré, où en quelques années les évolutions technologiques ont radicalement changé les modes de vie, pas toujours de la meilleure façon qui soit… mais ça, c’est un autre débat.
Je ne sais pas encore sous quelle forme je vais regrouper ces souvenirs. Au départ, mon idée est de les écrire au fur et à mesure, sans véritable plan, dans le désordre si je puis dire, on verra. Dans tous les cas, bienvenue dans mon monde, bienvenue dans ce qui ressemble, j’en suis sûr à la vie de beaucoup de gens de ma génération.

ob_ba04a8_3107290429-1-17-oigppbjq.jpg

10:13 Publié dans Souvenirs | Lien permanent | Commentaires (1)

09/08/2014

Mon Tepaz est naze !

Ma première chaîne Hi-Fi, je me la suis achetée alors que je venais de commencer à travailler, quelques mois après l'obtention de mon BTS. J'avais 19 ans.

Elle était composée d'une platine TD, d'un ampli et de deux enceintes. C'est un souvenir fabuleux quand, une fois installée, j'ai pu écouter mes disques avec une qualité sonore toute autre que celle que j'avais connue jusqu'alors.

En fait, mes premiers appareils de lecture furent des vieux électrophones que je récupérai et que je bricolais pour essayer d'avoir quelque chose d'à peu près correct en terme de son. J'ai écouté mes disques sur ces vieux crin-crin pendant plusieurs années, jusqu'à ce qu'ils lâchent.
Ensuite, quand j'ai eu un lecteur de K7 audio (un petit Telefunken), j'ai bricolé les fils pour pouvoir amplifier le son sur les hauts parleurs de mes vieux « Tepaz » partis au cimetière des électrophones.

 

Par la suite, j'ai ajouté un lecteur K7 à ma chaîne HI-Fi ainsi qu'un lecteur de CD et aujourd'hui, j'écoute mes albums numérisés sur mon ordinateur directement relié à mon ampli, ce bon vieux Sony que j'ai depuis 31 ans.

Aujourd'hui, en quelques secondes, on charge un album en quelques secondes sur son ordinateur et ensuite on le transfère sur n'importe quel support amovible (clé USB, lecteur MP3 ou 4, tablette, portables etc...), ce sont des gestes devenus quotidiens et d'une grande banalité.

Et pourtant, l'époque où j'écoutais des 45 tours et des 33 tours sur de vieux électrophones n'est pas si loin...Cleo.jpg

12:48 Publié dans Souvenirs | Lien permanent | Commentaires (0)

11/11/2013

Champ d'horreur

3152003604_1_2_Zj9bs805.jpg

Ce matin, en me réveillant, je me suis souvenu des « 11 novembre » de ma jeunesse.  Dans les années 70, les élèves de l’école étaient  tenus, le jour de la commémoration, de se rendre au monument aux morts de mon village (Bevillers, nord), de rejoindre l’instituteur et d’assister à la cérémonie.

Il y avait les représentants des trois sections d’anciens combattants  dont celle de 14/18 qui ne comportait qu’un seul homme, à la moustache blanche, que tout le monde appelait le père Loriot. Le maire du village y allait de son discours avant d’énumérer le nom des jeunes du village tombés au champ d’honneur (ou d’horreur comme je le comprendrai plus tard).

Je me souviens de ces matinées brumeuse où nous grelottions de froid debout, en attendant la fin que le maire invite les adultes à le rejoindre à la salle des fêtes pour le vin d’honneur et les enfants pour la distribution de « coquilles », petites brioches avec lesquelles nous repartions ensuite à la maison. C’était une autre époque, d’autres temps, d’autres mœurs.

Cela fait partie de mes souvenirs d’enfance mais aujourd’hui, alors qu’il ne reste aucun survivant de la « grande guerre », je sais réellement ce qu’il s’y est passé, pourquoi et comment des milliers de jeunes gens sont allés mourir dans la boue, le froid, le ventre noué par la peur. Je n’aime plus regarder le fier soldat brandissant une couronne de laurier sur la stèle du monument, figé dans un geste éternel. Je ne peux m’empêcher de penser à tous ces gamins, fauchés au seuil de leur vie par la mitraille, à ceux qui sont rentrés mutilés et dont la vie a été définitivement brisée. Je ne peux m’empêcher de penser qu’ils ont donné leur vie, non pour la patrie comme on l’écrit dans les livres d’histoire scolaire mais parce que des intérêts politiques et financiers étaient en jeu et que ces gens, quelle que soit leur nationalité, n’étaient que des pions, diaboliquement déplacés sur le grand échiquier de la mort.

Aujourd’hui, mes seules pensées vont vers tous ces jeunes hommes dont le sang a imprégné le sol de l’Europe pour rien.

12:37 Publié dans Souvenirs | Lien permanent | Commentaires (0)

22/03/2013

Coke en stock

metiers_charbo_03w.jpg

Il aura fallu une discussion chez un client cette semaine pour que je me souvienne que j’avais noté dans un coin de parler de cette profession qui a quasiment disparue, celle de marchand de charbon.

Cela ne parlera pas aux plus jeunes mais pour ceux qui, comme moi, ont vécu au village fin des années 60 et dans les années 70, cette profession jadis prospère existait un peu partout. Il faut dire qu’à l’époque, bon nombre de foyers étaient encore équipés de poêle à charbon.

Pour illustrer mes propos, je vous parlerai de celui que j’ai connu, Joseph, le marchand de charbon du village de mon enfance. Sa maison se situait à quelques mètres de celle de mes parents, de l’autre côté de la petite place qui aujourd’hui, s’appelle la place verte. C’était une grande maison, toute en longueur avec un hangar sur le côté et une grande cour dans laquelle étaient entreposés les différents types de charbon, en boulets ou en morceaux. A l’intérieur du hangar, d’un côté les sacs remplis et les sacs vides et de l’autre, un stock de caisses de boissons (eau minérale, limonade, vin, bière) car en plus de vendre du charbon, Joseph avait étendu son activité à la livraison de boissons.

Quand je l’ai connu, il ne venait à la maison que pour nous livrer les caisses de bouteilles d’eau et de bière en grandes bouteilles de verre. Nous préparions les caisses avec les consignes pour faire l’échange. Par contre, il y avait un certain nombre de maisons où il livrait encore du charbon : soit par sacs qu’il déposait, soit en versant le charbon par une trappe qui donnait dans la réserve à charbon des habitations (en général à la cave). Il reprenait ensuite ses sacs et les repliait soigneusement sur le plateau du camion.

Je me souviens bien de lui, il était calme, introverti, peu causant et je l’ai toujours connu avec quelque chose sur l’épaule, la tête légèrement de biais, ses vêtements noircis. On avait peine à le reconnaître, le dimanche, quand il sortait rasé de près et habillé en costume.

En ville, au village, à une époque cette profession était répandue, certains ont étendu leurs activités, d’autres ont fini par disparaître mais je revois bien ce vieux camion Citroën gris si caractéristique que l’on voyait fréquemment dans le village. C’était il a longtemps, dans une autre vie…

18:41 Publié dans Souvenirs | Lien permanent | Commentaires (0)

02/12/2012

Mes années 45 tours

anka paul 90857.jpg

Je devais avoir dans les 9/10 ans lorsque ma mère m’a montré un jour ses disques 45 tours. J’étais très impressionné car je n’imaginais pas ma mère écoutant de la musique et possédant des disques, cela me paraissait étrange et surprenant à la fois, ça m’a néanmoins rendu fier d’elle.

Il y avait des disques d’Aznavour, Enrico Macias, Edith Piaf, mais celui qui m’a le plus surpris celui de Paul Anka. Jamais je n’aurai imaginé ma mère écouter des disques en anglais.

A l’époque mes parents possédaient un tourne-disque « valise » avec une sorte de tour que l’on pouvait clipser au milieu du plateau et sur lequel on empilait les 45 tours. Cela permettait d’en écouter une dizaine à la suite car une fois le disque terminé, le bras se retirait et le disque suivant tombait sur le précédent et ainsi de suite jusqu’à la fin. A l’époque (je vous parle du début des années 70), c’était pour moi une technique géniale).

Qu’est ce j’ai pu en écouter des disques sur cet électrophone. Par la suite, lorsque j’ai eu mes propres 45 tours, j’installais dans ma chambre, le tourne disque, des documents divers, papiers, stylos, un faux micro, et je créais des émissions de radio imaginaires en faisant défiler les disques comme en « vrai ». Parfois aussi je mimais les artistes en faisant du play-back et en m’imaginant chanter à la télévision dans une émission de « variétés » comme elles existaient à l’époque.

C’est surtout le disque de Paul Anka, « Lonely boy » et « Sing, sing, sing » que j’ai quasiment usé car c’était le premier disque anglophone que je pouvais écouter (voir la photo en illustration). Je crois me souvenir que lors d’une soirée animée en classe de 6éme, j’ai chanté en play-back sur ce titre, c’était en 1975.

Aujourd’hui on ne se rend pas compte la chance que l’on a grâce aux CD et à Internet, la chance que l’on a de pouvoir trouver des centaines de chansons. L’informatique, permet aussi d’en stocker des quantités industrielles. Il ne faut pas oublier qu’il y a 40 années à peine, les chaînes stéréo faisaient leurs premières apparitions et que tout le monde n’avait pas les moyens de s’en procurer.

Sacré bon souvenir que cette époque où je commençais à découvrir la musique. La flamme m’animait déjà mais je n’imaginais pas qu’elle allait embraser mon esprit et mon âme de cette façon.

 

12:03 Publié dans Souvenirs | Lien permanent | Commentaires (0)

11/02/2012

Beatles,cassette, lunettes et gouache

28245_414045259242_111553704242_4356514_797596_n.jpg

Quand j’étais plus jeune, en 1977, mes parents ne roulaient pas sur l’or. J’ai 1 frère et 3 sœurs et seul mon père travaillait.

Je n’ai jamais manqué de rien mais la plupart du temps nous devions partager et certains luxes ne nous étaient pas permis. A l’inverse de certains de mes camarades d’école, nous ne possédions pas de chaîne stéréo. Du coup, j’avais récupéré deux haut parleurs qui provenaient de vieux électrophones datant des années 50 et j’avais bricolé un système me permettant de les brancher sur le petit lecteur de K7 audio que m’avait offert mon parrain (c’était un Telefunken avec une seule touche pour lire, bobiner et rembobiner).
L’autre souci, c’est qu’à part essayer de piquer des morceaux à la radio, je n’étais pas riche en cassettes et à cette époque, déjà fan des Beatles, je rêvais d’avoir les deux albums de compilation qu’on appellait le rouge et le bleu.

Un jour, en cours de dessin, un lundi matin (je m’en souviens comme si c’était hier), deux de mes copains me mirent au pied du mur et l’un deux m’a proposé en plaisantant le pari suivant :

-Si tu peins tes lunettes à la gouache, je te donne ma cassette des Beatles « L’album bleu » !

En quelques secondes, ma décision fut prise, je m’emparais de mon pinceau et recouvrait mes verres de lunettes de peinture pour ensuite les chausser sur mon nez. Tout cela sous l’œil ébahi de mes copains et de la prof de dessin qui me fit forcément une remarque et des menaces de colle si je continuais à faire l’imbécile.
Il m’a suffit ensuite de nettoyer mes lunettes sou l’eau et de récupérer mon « précieux » honnêtement gagné.
J’ai du patienter une semaine car à l’époque j’étais pensionnaire et ne rentrais que le samedi midi mais je ne vous raconte pas ce que fut mon régal de pouvoir écouter les « Get back » « Penny lane » « Strawberry fields » ou autre « Sergent Pepper » à la maison. Je m’en pourlèche encore les babines.
Aujourd’hui je possède plusieurs exemplaires de l’intégrale des Fab Four en CD (il ne me manque que « Live at the Hollywood bowl » et « Rock n’ roll music ») mais je garde un souvenir doux et agréable de ce moment et de ceux qui ont suivi après.
J’ai une copie de ce CD dans la voiture et quand je l’écoute je souris en repensant à cette époque où j’aurai fait n’importe quoi pour avoir cet album.

03:52 Publié dans Souvenirs | Lien permanent | Commentaires (0)