Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

28/01/2011

Requiem for a dream

solitude-jacques-dupin-L-1.jpeg

Depuis combien de temps étais-je là à déambuler dans ces couloirs sombres, si sombres qu’on avait l’impression qu’une force invisible avait peint les murs, le sol et  le plafond à l’encre de chine. Une heure, deux heures, peut être plus que j’avançais seul, dans cette angoissante pénombre, en tâtonnant le mur à la recherche de la moindre ouverture.

L’angoisse s’était insinuée en moi, petit à petit, sourde et oppressante, plongé que j’étais dans ces ténèbres profondes. Ma transpiration brûlait mes yeux,  mon souffle était court et haletant, je respirais à grand peine, la poitrine étreinte par la peur. Ou étais je ?

C’est au moment ou le désespoir allait me happer entièrement que soudain, mes bras, rencontrèrent un grand vide et furent comme happés dans un trou noir.

Mes mains, nerveuses et fébriles touchèrent alors ce qui ressemblait au chambranle d’une porte, celle d’une pièce, visiblement si tant est que ce mot était utilisable dans cette obscurité  profonde.

Epuisé, laminé par la peur et la fatigue, j’appuyais mon dos contre le mur, à l’intérieur de ce qui semblait être une pièce et je me laissais glisser doucement vers le sol pour m’y asseoir.

Je finis par m’endormir d’un sommeil pesant, peuplé de cauchemars, me réveillant fréquemment, les muscles tendus et le cœur battant la chamade.

Finalement, terrassé par l’épuisement, je finis par m’endormir profondément.

Lorsque j’ai fini par ouvrir les yeux, ce fut pour me rendre compte qu’une douce lumière éclairait une pièce dont pour l’instant je ne distinguais que le plafond car j’avais fini par me retrouver allongé, le dos sur le sol.

Je me redressais tout doucement, encore perclus de fatigue, me rendant compte que la lumière provenait d’une petite fenêtre située à droite de la pièce.

Ce n’est qu’une fois assis  et que mes yeux s’étaient habitués à retrouver la clarté du jour que je l’ai vue, elle, au beau milieu de la pièce, allongée sur le dos, dormant sur ce qui semblait être une porte en bois. Elle était nue, uniquement chaussée d’escarpins noirs, les jambes gracieusement relevées, son doux visage tourné vers moi. Dieu qu’elle était belle et que cette apparition presque soudaine après ces heures de frayeur et d’angoisse était douce à ma vue et à mon cœur.

Je me suis alors levé, tout doucement, sans bruit, essayant de ne pas faire craquer les lattes du vieux parquet en bois qui recouvrait le sol, mourant d’envie de la voir de plus près. Mon cœur battait à tout rompre, mes mains tremblaient légèrement au fur et à mesure que je m’approchais d’elle. Je la distinguais maintenant beaucoup mieux, d’une beauté à couper le souffle, un visage et un corps parfaits, sa poitrine se levant et s’abaissant doucement au rythme de sa respiration, j’en avais la tête qui tournait.

J’étais enfin près d’elle, agenouillé, je m’apprêtais à tendre le bras pour lui caresser doucement les cheveux lorsque des bruits lointains vinrent tout à coup me perturber. Tout ce qui m’entourait, a commencé à s’estomper, puis à disparaître, le voile de mon rêve à se déchirer de plus en plus vite, jusqu’à ce que j’ouvre les yeux.

J’étais revenu dans le monde réel, allongé dans mon lit, le corps trempé de sueur, la tête  brumeuse, une partie de mon esprit encore coincée dans ce songe d’un réalisme si saisissant, essayant vainement d’y retourner, sans succès.

Nous vivons tous des rêves étranges, angoissants ou magnifiques et pour certains, on voudrait qu’ils se poursuivent longtemps encore, tellement on y est bien, tellement le retour à la réalité est froid et brutal. Alors, peut être que finalement, la mort, c’est cela…peut être que l’on s’endort définitivement dans un univers peuplé de rêves et que notre esprit vagabonde dans les limbes de notre imagination pour l’éternité, allez savoir…

 

20:37 Publié dans Nouvelles | Lien permanent | Commentaires (1)