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08/02/2010

Thierry Jonquet le militant, roi du roman noir

thierry-jonquet_1250145156.jpgHier dans l'interview de Catherine Diran, nous avons évoqué dans une des questions l'auteur français de romans noirs, Thierry Jonquet. Je dois à Catherine la découverte de ce talentueux écrivain et je la remercie car ses romans sont vraiment excellents.J'ai eu l'occasion de vous parler de trois de ses livres "Les orpailleurs" "Moloch" et "Le secret du Rabbin", aujourd'hui, je voudrai en quelques mots vous présenter cet excellent et regretté écrivain:

Thierry Jonquet est né à Paris en 1954, après une enfance dans laquelle le cinéma est omniprésent, il entame des études de philo puis d'ergothérapie. C'est après avoir travaillé en gériatrie qu'il commence à écrire. lassé par la médecine il brigue un poste d'instit et se retrouve parachuté dans la banlieue nord où il s'occupe d'une classe spécialisée.

Ces expériences et la découverte des "Séries noires" vont être mise à profit pour se lancer dans l'écriture et faire de lui un des meilleurs auteurs français de polar.

Ses histoires sont riches, denses, les personnages sont profondément humains et il publie son premier roman en 1984 (Mémoire en cage). Ce sera le premier d'une belle série qui va  malheureusement s'interrompre puisqu'il disparaît le 9 août 2009.

Jonquet était aussi un militant engagé avec des idées profondément ancrées à gauche et dans la lutte ouvrière, ce qui ne lui a pas valu que des amis dans la profession qui était la sienne. Il n'en reste pas moins que ses ouvrages sont des témoignages d'une vérité souvent dure et froide comme un scalpel, reflet sombre de ce qu'est notre société d'aujourd'hui.

Au risque de me répéter, je vous invite vivement à découvrir cet excellent écrivain, la lecture de ses livres est malgré la richesse de son écriture, facile à lire.

Merci Cat de m'avoir fait découvrir ce grand écrivain.

04:51 Publié dans Auteurs | Lien permanent | Commentaires (0)

07/02/2010

Catherine Diran: La passion de l'écriture

Cat 2.jpgLorsque j'ai vu Catherine Diran pour la première fois en "vrai",c'était au concert de Jil Caplan le 5 octobre 2009. Elle m'a fait forte impression par sa vivacité, son énergie débordante et son franc parlé. Peu après, nous sommes rentrés en contact, j'ai lu ses deux premiers romans dont je vous ai fait un compte rendu, j'ai même eu le plaisir de discuter plusieurs fois avec elle au téléphone.

Cat est une femme résolument moderne, qui ne mache pas ses mots mais pleine de charme, agréable, d'une gentillesse à toute épreuve et qui surtout, ne vous regarde pas de haut. Elle m'a remercié pour mes articles, ce qui n'était pas une obligation, et elle a accepté que je lui pose quelques questions sur son activité d'écrivain. Du reste, je les lui avais à peine envoyées, que les réponses me sont revenues (la classe !!!)

Avant de partager avec vous cet échange, je rappelle que Cat est la tête féminine du groupe LILICUB (devenu célèbre grâce à son tube "Voyage en Italie" mais qui a également sorti d'autres albums, nous aurons l'occasion d'en reparler). Ses deux romans sont des polars "Kill parade" et "J'aime pas les actrices". Le troisième devrait paraitre très prochainement.

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Ch: Les gens te connaissent comme étant la tête féminine du groupe Lilicub, pas forcément comme la romancière. On est, par contre, pas surpris à la lecture des textes de tes chansons que tu sois passée à l'écriture de romans. Qu'est ce qui t'a décidée à prendre la plume ?

Cat: De temps en temps, je me dis: C'était quoi tes rêves à dix ans ? Je me revois, dans ma sous-préfecture de province...Et je me demande si j'ai tout essayé pour faire aboutir mes rêves. Ecrire un roman était l'un de mes rêves. D'autre part, la chanson ne me permettait pas vraiment d'exprimer tout ce dont j'avais envie. La chanson est assez formelle, ce qui donne des limites (je ne parle pas du rock).

Ch: Pourquoi avoir choisi le genre "Polar" ?

Cat: Sans doute parce que je déteste ce qui se passe en France dans la littérature blanche: le règne d'une autofiction inintéressante et suffisante. La littérature noire permet de raconter des histoires, tout en parlant de la société moderne. Personnellement je me fous un peu des divagations d'auteurs qui parlent de leurs règles, ou leurs histoires de cul. J'ai assez des miennes.

Ch: Entre autres, avec James Ellroy et Dashiell Hammet, Thierry Jonquet est un de tes auteurs préférés.¨Peux tu nous dire quelques mots sur cet auteur talentueux disparu l'an dernier ?

Cat:¨Parmi les romanciers français "noirs", j'aime beaucoup Jonquet, c'est vrai. D'abord, c'est un conteur extraordinaire. Ce qu'il écrit, ce sont de vraies histoires, à la dramaturgie parfaite. Sous cet aspect fictionnel, il peint un tableau très juste de ce qui ne va pas dans notre belle époque. Celà sans être moralisateur. Ensuite c'est un mec qui n'a jamais peur de dire ce qu'il pense, quitte à se faire pas mal d'ennemis, notamment dans la sphère polar. Ca, ça me plait. La liberté.

Ch: Comment se lance t-on dans lécriture d'un livre, est le fruit d'une longue réflexion ou au contraire tu t'es levée un matin en disant, allez hop ,je vais écrire un livre ?

Cat: J'ai toujours écrit. des nouvelles, des romans, sans aller au bout, c'est à dire chercher un éditeur...Ah si, avant Lilicub, j'avais écrit un roman à quatre mains, avec une amie. Nous avons envoyé notre manuscrit un peu partout avec un sachet d'aspégic épinglé dessus. Une maison d'édition, Belfond, je crois, nous a appelées en nous disant OK, on vousédite mais il faut retravailler la fin. On les a envoyé balader, genre, mais demande-t-on à Proust de changer un truc ? On est très con à vingt ans ! Il y a quatre ans je me suis dit, allez ok, cette fois tu y vas, sérieusement, tu écris, tu cherches un éditeur...

Ch: Peux tu me livrer quelques petits secrets sur ta méthose de travail, en gros, comment construis tu une histoire ?

Cat: Je marche dans Paris...Ensuite, à l'ancienne, j'essaie de faire un plan, en général ça m'énerve, alors je marche à nouveau dans Paris...

Ch: Quel conseil donnerais tu à quelqu'un qui voudrait se lancer dans l'écriture d'un roman ?

Cat: Fonce !

Ch: As tu déjà connu le terrible moment de la page blanche et si oui, comment t'en es tu sortie ?

Cat: Je pense à Mondiano. Un jour je l'ai entendu raconter: Imaginer, c'est drôle. Ensuite, c'est moins drôle. Donc une méthode. Chaque jour vous écrivez trois pages; sans vous relire, et au bout de quelques mois, vous avez une première version... Ce n'est pas aussi simple mais c'est assez vrai. La page blanche, c'est juste accepter que l'écriture n'est pas toujours un chant de roses...

Ch: Quel est LE roman que tu aurais aimé écrire et pourquoi ?

Cat: Il y en a tellement ! je suis incapable d'en citer un en particulier: tout Flaubert, tout Céline, tout Dostoïevski, Proust aussi, Chandler, Hammet, Stendhal...

Ch: Quel est le roman que tu aurais détesté écrire ?

Cat: Plus facile ! L'alchimiste de Coelho et autres excroissances de gourous en mal de thune.

Ch: récemment tu m'as confié que le troisième volume des aventures de Victoria était terminé ou presque. sans nous révéler le contenu de l'histoire, après la chanson et le cinéma, dans quel monde vas tu nous entraîner Victoria et nous ?

Cat: C'est un Victoria Reyne un brin plus sombre. Victoria se penche sur Meetic, ce grand paradis de la baise, ce qui l'emmène dans un monde qu'elle n'avait jamais pratiqué: celui de la nécrophilie.

Ch: Dernière question, tu m'as aussi confié que pour ton prochain livre tu allais t'orienter sur autre chose, as tu déjà ton idée sur le sujet ?

Cat: Oui bien sûr, mais là c'est secret !

 

 

05:09 Publié dans Auteurs | Lien permanent | Commentaires (1)