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15/08/2016

Les mains dans la terre...

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Aussi loin que remontent mes souvenirs, j’ai toujours connu des jardins dans ma famille. Chez mes grands parents, chez mes grands oncles et tantes et chez mes parents bien sûr. Au village quand on parle de jardin, çà englobe tout : pelouse, fleurs, arbres, légumes, fruits…dans mon patois local on appelle même çà un « courtis », un « gardin ».

Je ne suis pas issu d’un milieu aisé, seul mon père travaillait et ma mère s’occupait de la maison et de ses cinq enfants dont je suis l’ainé. Je n’ai pas à me plaindre, j’ai toujours eu à manger dans mon assiette, des vêtements et nous n’avons jamais eu froid. Par contre, je voyais ma mère faire ses comptes et faire ses calculs pour essayer de joindre les deux bouts.

Mon père élevait des poules, des lapins, des pintades, des dindes et dindons, nous avons même eu des moutons. Le jardin, lui, était une opportunité pour avoir ses propres légumes, frais, naturels et de très grande qualité.

Par contre, notre hantise à mon frère et moi, c’était pendant les vacances, quand mon père nous demandait de donner un coup de main au jardin. Désherber les allées, cueillir les haricots, les petits pois, arracher les pommes de terre, etc… La corvée des fruits était un peu moins pénible car même si c’était un peu long, s’occuper des framboisiers, des fraisiers, grimper cueillir les cerises ou les pêches permettait de se faire plaisir (toute peine mérite salaire non ?). Pour être clair, nous n’avions pas la main verte et longtemps, j’ai été content de vivre en appartement pour ne pas avoir à m’occuper d’un jardin.

Aujourd’hui, les choses ont changées, j’ai dépassé la cinquantaine, vécu des périodes de bonheur mais aussi des moments très difficiles qui m’ont permis d’apprécier certaines choses et entre autres, le travail de la terre. Je ne dirais pas que je me suis transformé en jardinier ou fermier, loin de là mais autour de la maison dans laquelle nous avons emménagé il y a quelques mois, le terrain est en friche et j’ai pris mon courage à deux mains pour m’y atteler sérieusement. Voilà donc plusieurs jours que pendant une heure ou deux, profitant d’un temps clément, j’arrache, je déterre, je bêche, je nettoie, les mains et le nez dans le sol. C’est long, c’est harassant, il faut que je ménage mon dos et mes genoux mais pendant ces instants en contact avec la terre, je ne pense à rien d’autre, je suis concentré sur mon travail.

Qui l’eut cru ? Vous m’auriez dit cela il y a quelques années, je vous aurais ri au nez. Force est de reconnaitre qu’aujourd’hui j’aime çà et que même si parfois je dois m’armer de courage pour m’y mettre, une fois que j’y suis…j’y reste !

PS : la photo qui illustre mon propos a été prise par ma sœur Anne. Il s’agit d’une partie du jardin de la maison de notre enfance, elle me rappelle un tas de souvenirs.