17/11/2011
Et si...
Et si j’étais né 20 ans plus tôt…de l’autre côté de la manche, sur les bords de la Mersey à Liverpool.
Oui, si j’étais né le 22 février 1944 et que j’avais été un sujet britannique âgé de 18 ans en 1962, j’aurai certainement craqué pour ces quatre garçons qui commençaient à faire parler d’eux du côté de chez madame Best à la « Cavern ». Je m’y serai certainement précipité, passionné de rock n’ roll que j’aurai été, moi qui écoutais depuis plusieurs mois ce qui parvenait des Etats-Unis et qui dépensait mes quelques livres dans l’achat de disques que ramenaient les marins dans le port de Liverpool.
Peut être même qu’après les matchs des Reds le samedi à Anfield Road après m’être égosillé à supporter mon équipe en chantant « You never walk alone », peut être serai-je allé retrouver mes copains, Mike, Tommy, Steve, John et Brian pour s’éclater dans ce groupe que l’on venait de former, pauvre en matériel mais riche en énergie. Il n’empêche que depuis 3 mois qu’on répétait dans le garage du père de Mike, il y avait quelque chose qui commençait à venir et l’émulation que nous apportait les Beatles, nous rendait chaque jour plus confiants et plus forts.
Et si j’avais habité Menlove Avenue dans le quartier de Mendips peut être aurai je rencontré cet espèce de rebelle, habillé de cuir, les cheveux gominés, avec ses lunettes d’écaille avec une guitare à la main. Peut être même l’aurai je croisé accompagné de son ami Stu et plus tard d’un tout jeune garçon au visage poupin prénommé Paul.
Et si notre groupe « The Guilties » avait marché, peut être aurions nous embarqué nous aussi pour Hambourg et la Repperbahn. Peut être même que nous aurions été pris dans l’écurie de Brian Epstein et fréquenté John, Paul, George et Ringo.
Et si nous avions enregistré un disque, peut être aurions nous connu nous aussi notre heure de gloire et fréquenté le gratin de la pop anglaise.
Peut être aussi que nous aurions traversé l’Atlantique et découvert les USA, peut être aussi que nous serions passé au Ed Sullivan Show.
Et si, devenu un auteur compositeur reconnu, j’avais été sollicité par les plus grand, je serai peut être devenu membre du Rock n’ roll Hall of Fame.
Peut être même qu’après s’être séparés après la mort tragique dans un accident de voiture de Steve notre guitariste si talentueux, oui, peut être que 20 ans après nous nous serions retrouvés pour enregistrer ensemble un nouvel album et engagé une série de concerts.
J’imagine qu’aujourd’hui, à 67 ans, un peu bedonnant et le crâne dégarni, je vivrai des jours heureux dans ma propriété en Irlande près des lacs du Killarney, heureux, entouré de mes enfants , mes petits enfants et mon épouse adorée.
Et si j’avais été ce garçon, je n’aurai jamais connu Béatrice et n’aurai jamais eu mes trois enfants. Je suppose que je n’aurai pas connu mes amis qui me sont si chers et qui comptent beaucoup pour moi.
Alors, je réfléchis, je regarde ma vie et je me dis que je n’ai que 47 ans, que j’ai encore l’esprit vif, que même si de nombreuse difficultés, parfois graves, nous assaillent, que j’arrive encore à voir le beau côté de la vie. Je me dis que ma vie n’est pas si mal et que j’ai vécu des choses bien agréables aussi.
-Hé Christophe, t’es sûr que ton imagination n’est pas encore en train de déborder ?
-Et si !
18:07 Publié dans Pensées et réflexions | Lien permanent | Commentaires (1)
Commentaires
enfin de l'optimisme dans ce monde si noir
Écrit par : busson | 05/12/2011
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