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22/01/2010

Les sables mouvants de l'alcool.

alcoolisme.jpgIl m'arrive parfois de repenser à ces matins sombres et tristes où à l'heure du réveil, j'avais mal à la tête et me sentais barbouillé. Demain j'arrête disais je...tu parles, c'étaient des paroles pour me donner bonne conscience.

L'alcoolisme est indéniablement un fléau, une des pires drogues qui existe sur terre car elle est financièrement quasiment accessible par tous. Il y a l'alcoolisme de salon avec les cocktails et autres boissons "chics" et il y a la bière et le gros rouge pour les gens du peuple, à chaque niveau social, on peut y avoir accès sans grandes difficultés. Que dire des jeunes qui de nos jours achètent des boites de bière ou des alcools encore plus fort et ce parfois à des âges où l'on joue encore à la poupée ou au foot avec les copains.

J'ai vécu l'emprise de l'alcool et j'en suis sorti. Je ne suis pas fier de ce que j'étais mais je le suis de celui que je suis redevenu.

Mon propos aujourd'hui n'est pas de juger, de critiquer ou de vouloir convertir, non, je veux simplement, comme je le fais dans la vie de tous les jours, parler de mon expérience pour qu'elle soit lue, entendue, avec l'espoir qu'elle attire l'attention de quelqu'un qui est touché par ce fléau. Clairement si mon expérience peut aider, alors je serai plus que satisfait.

Je suis né dans une région où, il faut le dire, on aime bien boire. J'aime ma région et Dieu sait si elle a été souvent, durement touchée par les différentes crises économiques. Dans certains milieux, boire est presque une tradition. Et puis il y ces clichés qui veulent nous faire croire que l'on ne peut pas faire la fête sans picoler,"on ne va pas rester sur une jambe !!!","un dernier pour la route",bref, tout est fait pour boire un coup. Rappelons ici au passage que l'on a même inventé des chansons pour se donner des excuses et se galvaniser.

Doucement, sûrement, tel un vicieux serpent, l'alcoolisme s'est accroché à moi, puis a pris possession de mon esprit. Toutes les occasions étaients bonnes pour me servir un verre: la journée a été dure, au contraire elle a été faste donc ça se fête !!!. Petit à petit, on en vient à consommer tous les jours et les doses augmentent elles aussi au fur et à mesure. C'est là qu'est le danger.

Puis un jour, l'électrochoc, les pieds au bord du précipice. Soit j'arrêtais, soit je perdais tout...

J'ai arrêté, je n'ai plus touché à une seule goutte depuis bientôt 5 ans et je peux vous dire que ma vie s'est transformée. A titre personnel d'abord, mes rapports familiaux se sont fortement améliorés. Professionnellement ensuite j'ai été bien plus efficace. Intellectuellement, plus rien à voir, j'ai eu l'impression de retrouver des sensations perdues. C'est là que j'ai retrouvé le plaisir de lire, de faire de la musique, de recomposer à nouveau et depuis un an  de réécrire. Toutes ces rencontres faites ces derniers mois ne se seraient pas produites si j'étais resté sous l'emprise de l'alcool. Aujourd'hui, je n'ai absolument plus envie d'y toucher. Parfois (j'ai arrêté également de fumer il y a 4 ans), énervé, je me dis que j'en grillerais bien une mais boire un verre, non, l'idée ne m'a jamais retraversé l'esprit et l'envie encore moins.

Pour finir, je dirai qu'il ne faut pas avoir dans la tête le cliché de l'alcoolique aux yeux rouges et au teint livide, certes il existe mais souvent, celà ne se voit pas sur le visage, du moins pas avant un certain temps, je veux dire par là que des personnes de bonne apparence peuvent être atteintes de ce fléau.

Aujourd'hui j'en parle très franchement et très ouvertement et j'espère sincèrement que partager mon expérience, en parler,permettra à des personnes qui m'écoutent et qui souffrent en silence de cette dépendance de voir que l'on peut s'en sortir.

 

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