28/08/2016
Je ne serai jamais un vieux con !
Dans quelques mois, je vais avoir 53 ans. Pour certains c’est encore jeune, pour d’autres, c’est vieux. A moins de vivre centenaire, je sais que j’ai déjà passé la moitié de ma vie. Mais soyez rassuré, j’ai encore des tas de livres à lire, des tonnes de musique à écoute, des films à voir, des endroits à découvrir, des gens à rencontrer avant de tirer ma révérence, tout çà pour dire que je ne suis pas pressé du tout.
Il est vrai que j’ai des kilos en trop, que j’ai du bide, que mon crâne s’est salement déplumé, que des douleurs assassines viennent me pourrir la vie, que je dors moins bien et que ma vie n’est pas un long fleuve tranquille, mais tant qu’il y a de la vie…
Franchement, ce qui me mine le plus c’est que je voudrai revivre des moments de ma vie de façon plus intense. Appelez çà de la nostalgie si vous voulez mais dans notre existence, on ne savoure pas assez les bons moments, c’est ce qui donne cette envie de les revivre au moins une fois et pleinement.
Je côtoie aujourd’hui des gens qui ont la moitié de mon âge, qui portaient des couches culottes alors que je travaillais déjà depuis 7 ans, çà fait bizarre car souvent, je m’entends bien avec les personnes de cette génération. Parfois j’ai envie de leur crier « Hey, moi aussi j’ai été un rebelle, moi aussi j’ai été anticonformiste, moi aussi j’avais envie de bousculer le système ». J’ai aussi envie de leur dire que l’habit ne fait pas le moine, que les apparences sont parfois, souvent trompeuses et que j’ai joué du rock n’roll, que j’ai massacré des accords sur ma guitare en chantant la révolution ou l’anarchie. J’ai envie de leur dire que j’en fais toujours, chez moi avec la même énergie que celle de mes 20 ans, parfois aussi encore sur scène seul ou avec un ami guitariste. J’ai envie de leur dire que je suis comme eux, que je comprends leur problèmes, leurs envies, leurs inquiétudes, que moi aussi j’ai été comme eux. Certaines personnes m’écoutent, d’autres m’entendent, il y a en qui s’en foutent, çà se voit et je peux le comprendre, j’ai tellement envie de me fondre avec eux, d’être un de leurs semblables mais on ne rattrape pas le temps passé…
Au cas où je n’aurai pas été assez précis, je parle, bien entendu, de culture : d’art, de poésie, de musique ou toute autre forme d’art. Il va de soi, même si le système m’a récupéré, parce que j’ai une famille et qu’il faut bouffer, que j’ai toujours le feu sacré, qu’il revient de plus belle, qu’il se bonifie avec l’âge. Le nouvel ordre mondial m’écœure, le monde qui n’est plus que fric, le fossé qui ne cesse de s’élargir entre les très riches et le reste de la population, la mondialisation qui affame ceux qui n’ont plus rien, tout cela me dégoute. Mon rôle aujourd’hui est d’encourager, de dire qu’il y a encore des belles possibilités, qu’il ne faut pas baisser les bras et que cette génération des 20/25 est belle et que même si bien des choses ont changées, la bataille reste la même, celle des mots, du dessin, de la musique, de l’Art avec un grand A.
Oui j’ai toujours le feu sacré, oui, j’ai vieilli, parce que c’est comme çà et que je n’y peux pas grand-chose. J’ai été, je suis et je serai et je resterai un rocker, un vieux rocker certes mais une chose est sûre, je ne serai jamais un vieux con.
13:40 | Lien permanent | Commentaires (0)
27/08/2016
KING BAXTER: long live the king !
Mais qui donc est King Baxter ?
Un roi…non, plutôt une reine, une déesse viking descendue du Walhalla, une magicienne de l’Egypte antique, l’enfant caché de Ziggy Stardust et Nina Hagen ou quelqu’un qui vient vraiment d’une autre planète. Bien malin celui qui peut dire qui se cache derrière ce masque d’or et sous ces long cheveux bleus…
Mais avant tout, parlons musique : en ce qui me concerne, l’album a pris sa place dans ma collection, coincé entre Killing Joke et King Crimson, ce qui n’est ni anodin ni surprenant. En effet, il y a chez King Baxter les sonorités et l’acidité du premier groupe ainsi que la technicité et la rigueur du second mais avec une originalité toute propre à cette* incroyable auteur compositeur et interprète. Je n’aime pas cataloguer la musique mais s’il fallait le faire je qualifierai le style musical de King Baxter comme étant de l’électro-punk.
Ceux qui me connaissent savent que je ne suis pas spécialement un fan de musique électro mais que j’adore le rock, le punk et le progressif, c’est la raison pour laquelle j’avoue avoir été séduit par « The Knightmare#01 » par son originalité, ses textes parfois étranges mais envoutants, par la voix de l’artiste fascinante et grave semblant venir du plus profond de la nuit et par la musique structurée et bien en place.
Après avoir creusé et fait mes recherches comme Philippe Marlowe ou Sam Spade, j’ai découvert que l’artiste dont King Baxter semblerait être le double est une artiste moderne et très complète qui pratique l’art dans son sens large : vidéo, peinture, photographie, musique, écriture. On comprend donc mieux le titre de l’album référence au tableau de Füssli, « Le cauchemar » ainsi que la pochette originale, un habile mélange de portrait numérique avec le célèbre «Cri » de Munch. Est il besoin de préciser que cette dernière est également une création originale de King Baxter ou de son double (encore un mystère à percer…).
Je vous invite vivement à découvrir cet album d’une artiste que l’on aimerait beaucoup écouter et voir en concert sur scène car on imagine sans peine, au vu de ses nombreuses facettes, que le visuel tient également une part également très importante chez elle. Baladez vous sur You Tube ou Viméo, vous aurez un petit aperçu.
J’espère que l’on pourra aller l’écouter et l’admirer sur les planches lilloises (çà, c’est pour moi) ou autres (çà c’est pour vous) un de ces jours, ce doit être assez impressionnant. Dans l’attente, je vous invite à découvrir très vite cet EP de 5 titres qui je vous l’assure, ne vous laissera pas indifférent.
*Word m’indique que j’ai fait une faute et que j’aurai du taper « cet incroyable auteur compositeur », j’ai volontairement laissé l’adjectif démonstratif au féminin
A noter :
-L’album est disponible en téléchargement sur Bandcamp : https://kingbaxter.bandcamp.com/album/king-baxter-ep-the-knightmare-01
-Un double EP est en cours de préparation, il sera accompagné d’un texte intitule « Le royaume nocturne » et écrit bien entendu par l’artiste.
-Dernière petite chose, découvrez King Baxter sur Facebook : https://www.facebook.com/haltermusic/?fref=ts
10:32 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (2)
15/08/2016
Les mains dans la terre...
Aussi loin que remontent mes souvenirs, j’ai toujours connu des jardins dans ma famille. Chez mes grands parents, chez mes grands oncles et tantes et chez mes parents bien sûr. Au village quand on parle de jardin, çà englobe tout : pelouse, fleurs, arbres, légumes, fruits…dans mon patois local on appelle même çà un « courtis », un « gardin ».
Je ne suis pas issu d’un milieu aisé, seul mon père travaillait et ma mère s’occupait de la maison et de ses cinq enfants dont je suis l’ainé. Je n’ai pas à me plaindre, j’ai toujours eu à manger dans mon assiette, des vêtements et nous n’avons jamais eu froid. Par contre, je voyais ma mère faire ses comptes et faire ses calculs pour essayer de joindre les deux bouts.
Mon père élevait des poules, des lapins, des pintades, des dindes et dindons, nous avons même eu des moutons. Le jardin, lui, était une opportunité pour avoir ses propres légumes, frais, naturels et de très grande qualité.
Par contre, notre hantise à mon frère et moi, c’était pendant les vacances, quand mon père nous demandait de donner un coup de main au jardin. Désherber les allées, cueillir les haricots, les petits pois, arracher les pommes de terre, etc… La corvée des fruits était un peu moins pénible car même si c’était un peu long, s’occuper des framboisiers, des fraisiers, grimper cueillir les cerises ou les pêches permettait de se faire plaisir (toute peine mérite salaire non ?). Pour être clair, nous n’avions pas la main verte et longtemps, j’ai été content de vivre en appartement pour ne pas avoir à m’occuper d’un jardin.
Aujourd’hui, les choses ont changées, j’ai dépassé la cinquantaine, vécu des périodes de bonheur mais aussi des moments très difficiles qui m’ont permis d’apprécier certaines choses et entre autres, le travail de la terre. Je ne dirais pas que je me suis transformé en jardinier ou fermier, loin de là mais autour de la maison dans laquelle nous avons emménagé il y a quelques mois, le terrain est en friche et j’ai pris mon courage à deux mains pour m’y atteler sérieusement. Voilà donc plusieurs jours que pendant une heure ou deux, profitant d’un temps clément, j’arrache, je déterre, je bêche, je nettoie, les mains et le nez dans le sol. C’est long, c’est harassant, il faut que je ménage mon dos et mes genoux mais pendant ces instants en contact avec la terre, je ne pense à rien d’autre, je suis concentré sur mon travail.
Qui l’eut cru ? Vous m’auriez dit cela il y a quelques années, je vous aurais ri au nez. Force est de reconnaitre qu’aujourd’hui j’aime çà et que même si parfois je dois m’armer de courage pour m’y mettre, une fois que j’y suis…j’y reste !
PS : la photo qui illustre mon propos a été prise par ma sœur Anne. Il s’agit d’une partie du jardin de la maison de notre enfance, elle me rappelle un tas de souvenirs.
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