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14/03/2012

Mon septennat à moi...

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En ce moment, mon épouse effectue un stage d’accompagnement en milieu hospitalier pour préparer son concours d’entrée à l’école d’infirmière.

Première conséquence, gérer la petite famille comme ce midi où elle ne rentre pas avant 14h. Je suis donc passé au supermarché acheter de quoi nourrir la troupe et préparer le repas.

Je ne vais pas souvent dans ce magasin, je dirai surtout que je n’y vais plus car à une époque j’achetais hélas, beaucoup liquide. Cela m’a rappelé une triste période de ma vie qui heureusement s’est terminée il y aura bientôt 7 ans. Un septennat, le mien, celui de la réussite, du changement et du renouveau, celui du retour à la vie.

Soyons clair, avant cette période, j’étais un alcoolique, un vrai. Pas celui qui déambule sur les trottoirs ivre mort, non, celui de « salon ». Je n’avais pas le visage blafard et les yeux injectés de sang mais j’étais vraiment sous la coupe de ce fléau qu’est l’alcool.

Je ne rentrerai pas dans les détails mais le week-end, à partir du samedi midi, la sarabande se mettait en route et j’en étais arrivé à boire l’après-midi. Pire, au plus fort de mon alcoolisme, sur la fin, je dissimulais dans les étagères, des verres remplis de whisky pour pouvoir assouvir mon besoin, pour pouvoir avoir ma dose.

C’est mon épouse qui a finit par me mettre au pied du mur en me menaçant de partir. Ce jour là, il y eu un déclic, un vrai. Pas celui d’un lendemain de cuite où l’on se dit que c’est fini et que l’on ne boira plus, non, le vrai celui qui d’un coup vous fait mûrement réfléchir et vous oblige à vous regarder en face.

J’ai consulté un médecin à qui j’en ai parlé, elle m’a donné des cachets qui, à l’instar du capitaine Haddock dans Tintin et les Picaros, m’auraient dégoûté de l’alcool en me rendant malade. Je n’ai jamais ressenti les effets de ce médicament car je n’ai plus touché à une seule goutte d’alcool depuis.

A partir de ce moment là, ma vie a basculée, j’ai commencé à renaître doucement, retrouvé des plaisirs simples, recouvré des facultés intellectuelles que la bouteille avait détruites.

Un beau paysage, le vent frais sur mon visage, la chaleur du soleil, un bon moment en famille, j’ai retrouvé le plaisir du goût, des bonnes choses.

Je me suis remis à lire comme un damné, j’ai repris ma guitare, je me suis remis à jouer puis à composer. Plus tard, poussé par une amie chère, j’ai repris la plume abandonnée au fond d’un tiroir depuis des années pour écrire et encore écrire.

 

Ne voyez pas dans mes propos une manœuvre pour me mettre en avant ou de vouloir faire du voyeurisme. Mon expérience d’alcoolique, j’en parle ouvertement, facilement et surtout, je raconte comment le fait d’arrêter à changé radicalement mon existence.

Parfois, rien que d’en parler, je me dis que peut être çà va aider des gens qui sont comme je l’ai été et qui pensent peut être qu’il est difficile de s’en sortir.

Ce n’est pas si simple, j’en conviens mais j’y suis arrivé et fin août, je fêterai mon septennat sans alcool.

Inutile de vous dire que je me représente pour un nouveau mandat et que dans, 7,14, 21 ans, je referai la même chose.

Quelque soient les addictions, elles ne font que cacher la réalité, elles nous procurent euphorie et faux bien être qui ne nous aident en rien et qui rendent le retour à la réalité encore plus difficile tout en nous détruisant à petit feu.

 

« Eau, tu n’es pas nécessaire à la vie, tu es la vie » (Antoine de Saint Exupery)

Commentaires

Votre témoignage est émouvant , Cricri ...J' ai connu les ravages de l' alccolisme qui ont détruit ma jeune soeur : elle en est décédée, il ya 6 ans , à l' âge de 52 ans ...J' ai essayé de l' aider , en vain ...Pourtant , elle avait des périodes de rémission , où , seule , sans aide médicale , elle arrêtait de boire ..Mais elle avait des fréquentations néfastes qui sapaient ses efforts , et son moral ...Je l' ai admirée pour son combat ...et aimée en dépit de tout ...Autant vous dire combien mon admiration envers vous est grande , et mes encouragements à persévérer dans la voie de la raison, de la sagesse et du renoncement , sincères ...Je vous souhaite de tout coeur de continuer à goûter à l' harmonie du mental et du corps , que l' arrêt d' une addiction , quelqu' elle soit, procure ...telles que les sensations retrouvées que vous décrivez si bien ...l' amour de votre épouse et des vôtres , de vos ami(e)s aussi ...Tenez bon Christophe , je pense que vous êtes guéri ...Vous êtes jeune , en pleine force de l'âge , comme on dit , et avez sans doute bien des projets en tête ...Je vous souhaite d' être heureux et ce , en dépit des vicissitudes ...Je me permets de vous embrasser .

Écrit par : Terrier | 15/03/2012

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