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26/01/2012

le tas de sable jaune...

sable jaune.jpgMardi après midi, en sortant de chez un client à Steenwerck dans les Flandres, j’ai traversé la place de la ville en pleins travaux. Ils sont en train de paver la place et ce sera sympa une fois fini. En attendant c’est le bourbier avec des engins de chantier, des tas de pavés et des grands tas de sable jaune.
Le sable jaune, voir cela m’a fait une nouvelle fois repartir bien des années en arrière, il y aura bientôt 40 ans.
Mon père était artisan et il touchait à tout. Lorsque c’était nécessaire, il faisait du ciment ou du mortier et dans la cour, près de son atelier, il y avait toujours des tas de sable, soit du gravier, soit du sable jaune que l’on adorait tout particulièrement mon frangin Fred et moi.
A cette époque, nos jouets étaient souvent des indiens et des cow-boys en plastique et le tas de sable jaune était un endroit rêvé pour y faire évoluer nos personnages et inventer des histoires.
Notre père n’était pas toujours ravi mais il nous laissait souvent tracer des routes, creuser des ravins et laisser aller notre imagination fertile qui nous transportait dans des mondes imaginaires avec le far west comme décor.
Que d’histoires inventées, nombreux sont les héros qui ont vécu de folles aventures, qu’ils soient peaux rouges ou visages pâles, je suis sur que mon frère s’en souvient comme si c’était hier.
Quand j’ai vu ces grand tas de sable lundi, je me suis dit que si on avait eu encore 8 ou 10 ans, on se serait éclatés comme des fous, comme quoi il ne faut pas grand-chose pour s’amuser et qu’avec de l’imagination les choses les plus simples peuvent devenir le décor d’histoires extraordinaires.

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19/01/2012

Phares jaunes...

PHARES JAUNES 006.jpgVoilà plusieurs fois cette semaine que je croise des voitures avec des phares jaunes…

Il y a maintenant un certain nombre d’années que les voitures françaises sont passées au phare blanc et même ma vieille ZX toute pourrie en est équipée, c’est vous dire.

Tout cela n’a rien d’extraordinaire sauf que comme d’habitude mon cerveau s’est mis à bouillonner et qu’il a ouvert la trappe aux souvenirs.

Je me souviens de ces week-ends fin des années 70, début des années 80, où il était encore de mise d’aller rendre visite de façon assez courante à la famille. Il n’était pas rare que nous allions chez les cousins, les oncles et les tantes et inversement.
C’était une époque où l’on se voyait très régulièrement, où entre cousins on s’amusaient comme des fous et inventions des jeux que nous arrêtions à regret au moment du retour.

Nous montions alors dans la 404 à cinq derrière avec mon frère et mes trois sœurs et nous faisions les quelques kilomètres pour rentrer de Cambrai, du Cateau ou de Caudry pour la maison familiale.
C’est alors que la nuit étant tombée, nous croisions les voitures qui nous éclairaient de leurs phares jaunes et je me souviens qu’avec mon frère, nous avions l’habitude de signaler à notre père les voitures belges car dans la région, à l’époque, elles étaient déjà équipées de phares blancs et à part nos voisin d’outre-quiévrain, on voyait peu d’étrangers.

Aujourd’hui, toutes les voitures sont équipées de phares blancs et on croise sur les routes de nombreuses voitures de nationalités différentes.

Voilà, c’est tout pour ce soir, j’avais juste envie de raconter ce petit souvenir qu’ont rallumé en moi quelques feux jaunes…

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20/12/2011

O TEMPORA, O MORES...

La pension.jpgLa pension 001.jpg

Ce matin, en feuilletant un magazine, je suis « tombé » sur deux photos d’un autre temps qui m’ont rappelé des souvenirs lointains mais toujours bien présents dans ma mémoire.

En 1974, je suis rentré en 6éme dans une Institution située à 9 kms du village où j’habitais.

Mes parents, pour des raisons pratiques et aussi pour m’apprendre à vivre en communauté m’avaient inscrit au pensionnat. J’arrivais le lundi matin et je rentrais chez mes parents le samedi midi.

J’avais 10 ans et les premiers jours furent un peu difficiles mais petit à petit je m’y suis habitué et j’ai fini par être « pensco » pendant 4 ans de suite.

Nous dormions dans des grands dortoirs et nous étions une bonne cinquantaine, les lits étaient en fer avec un sommier fait de grandes lattes métalliques qui parfois grinçaient fortement. Sur la photo que j’ai joint à cet article, les enfants sont plus vieux que moi mais le dortoir est identique à ceux que j’ai connus.

Chaque matin, la sonnerie nous réveillait et nous allions nous débarbouiller succinctement car il n’y avait que de l’eau froide (et oui !) mais nous y étions habitués et aucun d’entre nous ne se plaignait. D’ailleurs une année, dans un des dortoirs il y avait cet espèce de grand lavabo commun (comme sur la seconde photo) avec des robinets en cuivre. On s’amusait à faire glisser les savonnettes au grand dam du pion qui surveillait le dortoir.

Pour les jeunes d’aujourd’hui et même pour certaines personnes de ma génération, ces conditions de vie peuvent paraître spartiate mais j’ai appris à me débrouiller et à vivre avec les autres. Vous pouvez imaginer qu’il y avait tout un tas de garçons différents, de milieu divers et certains n’étaient pas toujours très raffinés.

Je ne regrette rien de cette période car elle m’a beaucoup appris et même si la vie s’est chargée par la suite de m’endurcir, j’ai passé de bons moments à cette époque de ma vie. D’ailleurs c’est là que ma passion pour la lecture est née car le soir, en permanence, une fois les devoirs finis, je n’avais rien d’autre à faire que de me plonger dans la lecture des Bibliothèque Verte ou autre Marabout, les aventures du club des 5, les 6 compagnons, les aventures de Bob Morane, les enquêtes de Sherlock Holmes ou d’Hercule Poirot, etc, etc…

Je me suis aussi fait plein de copains dont malheureusement j’ai perdu la trace, c’est la vie, d’ailleurs c’est peut être mieux ainsi…

Voilà, il y avait longtemps que je n’avais pas pris le temps d’écrire et j’espère que ce petit voyage dans mon passé vous a plu.

A bientôt pour de nouvelles aventures…

19:46 Publié dans Souvenirs | Lien permanent | Commentaires (1)

14/11/2011

"L'affaire des sapins"

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Lorsque nous étions enfants, mes parents, pour séparer le jardin de la grande pelouse située derrière la maison, avaient décidé de planter des sapins.

Ainsi, armé d’une bêche, notre père avait consciencieusement et dans les règles de l’art planté les 4 ou 5 sapins, des Thuyas qui mesuraient à peine 1mètre.

Seulement voilà, allez savoir ce qui se passe dans la tête de gamins de 10 ans, sans doute l’émulation, il se trouve que mon frère et moi avons eu envie de nous y mettre nous aussi.

C’est donc muni de bêches et de rasettes, que nous aussi, nous nous sommes attelés à la tache, déplantant les sapins et les replantant selon notre mode et notre goût.

Seulement voilà, nous n’avions pas l’habileté de notre père et le nouvel alignement laissait fortement à désirer. Pire, nous avions quasiment collé deux sapins l’un à côté de l’autre.

Je vous laisse imaginer la tête de nos parents quand nous leur avons annoncé fièrement que nous avions retravaillé les sapins et l’engueulade qui a suivi.

 

Par peur de les perdre en les déplantant à nouveau, nos parents prirent la décision de les laisser tels quels, pour éviter de les perdre, ils ne savaient pas que par ce geste, ils feraient le bonheur de leurs petits enfants.

En effet, je crois me souvenir qu’à la suite de notre « chantier » , un sapin n’a pas survécu mais les autres, à l’inverse, ont majestueusement poussé, même ceux que l’on avait planté si proches l’un de l’autre.

C’est justement cette bêtise qui allait ravir nos futurs enfants car en poussant de façon rapprochée, entre les troncs, sur une hauteur de 1mètre50 environ, sous les branches, rien n’a poussé formant ainsi une espèce de cavité ressemblant à une cabane.

 

C’est ainsi que les 8 petits enfants de mes parents furent des années plus tard ravis chaque fois qu’il faisait beau temps, d’aller s’amuser au jardin et de jouer dans cette cabane naturelle créée involontairement par leur oncle ou père.

 

Mes parents ont déménagé depuis, la maison étant trop grande pour eux seuls (nous étions 5 enfants) mais il n’est pas rare qu’un de mes trois enfants reparle avec nostalgie de cette cabane naturelle fruit du travail de leur père.

 

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11/11/2011

Devoir de mémoire

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Lorsque j’étais enfant, dans mon petit village perdu dans les plaines du Cambrésis, on assistait  avec l’instituteur aux commémorations des fêtes nationales. Ainsi, chaque 11 novembre, alors que le temps était souvent gris, humide ou brumeux, nous allions au monument aux morts assister à la cérémonie.

Monsieur le maire, le conseil municipal, les associations d’anciens combattants et leurs drapeaux, les écoles donc et une partie de la population étaient présents.

Mr le Maire faisait un petit discours puis énumérait gravement les prénoms et noms des enfants du village morts au combat durant la première guerre mondiale.

Je me souviens avoir connu un grand monsieur en costume noir, avec son chapeau et sa cane et qui arborait des bacchantes toutes blanches, on l’appelait tous le père Loriot. Il était le dernier survivant des appelés en 1914/1918.

Ensuite, après la cérémonie, le maire invitait tout le monde à la salle des fêtes où l’on servait un (ou plusieurs) verre de vin blanc aux adultes et où les enfants des écoles recevaient deux brioches.

Aujourd’hui, même si ces cérémonies ont toujours lieu, les gens s’en foutent. En ce qui me concerne, il y a des années que je n’y ai plus assisté.

Je me souviens aussi de mes livres d’histoire avec leurs images d’Epinal qui montraient les taxis de la Marne, les généraux à cheval avec des couleurs gaies et chatoyantes. Les textes parlaient de victoires, de sacrifice pour la patrie, j’en passe et des meilleurs.

 

Cependant, le devoir de mémoire est important, pas pour le nom des batailles, ni celui des maréchaux ou généraux, non, il l’est  pour tous ces jeunes appelés qui sont allés se faire ouvrir les tripes pour conquérir une tranchée, un bosquet ou une simple butte de terre. Pour les mutilés, les amputés, les gueules cassées, les gazés qui ont vu leur jeune vie définitivement brisée par la bêtise et la cupidité des politiciens, l’imbécillité des militaires de carrière et les intérêts financiers en jeu..

Devoir de mémoire pour les enfants de France mais aussi ceux du Sénégal, d’Angleterre, de Russie, d’Italie, des Etats-Unis et bien sûr ceux de l’Allemagne du Kaiser prussien et j’oublie certainement des nationalités.

Devoir de mémoire pour tous ces jeunes qui à peine sortis de l’adolescence ont connu, la boue des tranchées, la faim, la vermine, la peur permanente, les blessures, les mutilations et la mort pour des milliers d’entre eux.

Devoir de mémoire enfin pour les oubliés volontaires de l’histoire, les mutins, les fusillés pour l’exemple parce que la hiérarchie militaire n’admet pas la peur, la panique ou pire parce qu’un soldat refuse de porter le pantalon d’un mort.

Ayons juste en ce jour du souvenir, une pensée pour toutes ces croix dans les cimetières militaires et surtout pour les noms qui y sont gravés ou pas.

 

 

( La photo qui illustre cet article est le monument aux morts de mon village d’origine, Bevillers, commune d’à peine 500 habitants située entre Cambrai et Le Cateau. C’est là que tout gamin, j’assistais aux cérémonies de commémoration)

 

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22/08/2011

Le jardin de tante Zélie

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J’ai vécu pendant près de 18 ans dans la maison de mes parents à Bevillers, petit village de 500 habitants perdu au milieu des plaines du Cambrésis. Cette maison mes parents l’ont revendue il y a trois ans mais elle est encore présente dans mes souvenirs, je vous en reparlerai une autre fois.

A ma naissance, avant de racheter sa maison natale, mon père s’est installé avec ma mère dans la maison de sa tante Zélie et de son oncle Etienne dont une partie était alors habitée par mon arrière grand-mère. J’ai des bribes de souvenirs de cette période, même si certains sont un peu flous.

En revanche, lorsque ma grand tante et son mari s’y sont réinstallés, j’y allais fréquemment car je les aimais bien, Zélie, la sœur de ma grand-mère Mariette était toujours très gentille avec moi, son mari mon’onc Etienne aussi.
De la cour, derrière la maison, on pouvait accéder en traversant une grande remise au jardin. Ce jardin, je l’adorais. D’abord parce qu’à droite il y avait une grande volière remplie de poules, de pigeons, de tourterelles mais aussi de magnifiques faisans au plumage si chatoyant. Pour le gamin que j’étais, c’était un mini zoo. Sur la gauche ensuite s’étendait un immense jardin, fendu en deux par une petite allée qui lui donnait accès. En fermant les yeux et en y repensant, le premier souvenir est olfactif. Un mélange de fleurs, d’herbes, d’odeurs de fruits et de légumes m’envahit les narines et je ressens encore cette ivresse simple et naturelle qui me saisissait à l’époque.
Au bout de ce très grand jardin, se dressait un mur avec un portillon en bois, derrière lequel il y avait une grande pâture parsemée d’arbres fruitiers. C’était là qu’étaient élevés les moutons.

De cela aussi j’ai un souvenir vivace et plein d’odeurs, je me souviens des morceaux de laine de mouton accrochés aux troncs des arbres et de leur odeur si particulière qui ne me déplaisait pas, je suis né à la campagne et j’y étais habitué, c’était naturel pour moi.

En repensant à tout cela, j’ai l’impression, en fermant les yeux et en prenant le l’autobus de mes souvenirs de traverser à nouveau cet endroit et de respirer toutes ces odeurs. Je me sens alors bien, détendu, serein, comme le gamin que j’étais à ce moment là.

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01/08/2011

Wild Wild West

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Ce matin, en sortant de l’EPSM de St Venant, en attendant que le portail électrique s’ouvre, je regardais la maison de droite qui doit être vraisemblablement celle du gardien et en particulier ses grandes marches qui permettent l’accès à la porte d’entrée.

M’est revenu alors un souvenir que j’avais totalement remisé au fond de ma mémoire, quand je jouais sur les marches de la maison des grands parents d’un garçon qui s’appelait Charles-Henri. Nous jouions avec nos indiens et nos cow-boys en plastique, je vais y revenir tout à l’heure.

Je me souviens très bien de la maison et des grands parents de ce garçon que je n’ai pas revu depuis de nombreuses années. Nous nous entendions bien, j’aimais bien sa grand-mère et son grand-père très gentils avec moi. Ils ont quitté cette terre il y a bien longtemps et même si leurs visages sont flous dans ma tête, certaines images d’eux me reviennent à l’esprit. Il me semble que c’était il y a si longtemps dans une autre vie. A cette époque, les gamins comme nous, pouvions jouer dans notre rue qui était calme question circulation et dans laquelle beaucoup venaient rouler à vélo. C’est d’ailleurs à peu près à cette époque que j’ai fait une lourde chute sur le nez, lors d’une course de vélos.

Pour en revenir à ce que je racontais plus haut, il faut savoir qu’à l’époque, les seuls jouets que nous avions, mon frère et moi (et plus tard, mes frangines) c’était à Noël.

Pendant plusieurs années, mes parents, sachant ma passion pour les Westerns et l’Ouest Américain, m’offraient des indiens et des cow-boys en plastique de qualité. Les personnages étaient peints et j’avais pour jouer, des chevaux, des chariots et même une diligence. Pour créer une ville, on récupérait des vieilles boites à chaussure qui devenaient alors des saloons, des banques, des hôtels…

Dans la cour, chez mes parents, il y avait souvent des tas de sable que mon père utilisait pour faire des travaux et qui devenaient un terrain de jeu idéal pour les aventures que nous pouvions inventer.

Nous y jouions ensemble, mon frère et moi mais j’aimais aussi y jouer seul, créant mes histoires, les noms de mes personnages et imaginant les aventures les plus folles et les plus excitantes.

Pas de télé, pas d’ordinateur, pas de console de jeux, pas des milliers de jouets, juste quelques personnages en plastique et de l’imagination. Oh, je mentirais si je vous disais qu’on ne rêvait pas d’autres jouets et chaque année, mon frangin et moi on usait les pages jouets des catalogues de vente par correspondance (La redoute, les 3 suisses), on imaginait tout ce que l’on aurait pu faire avec tel ou tel jeu.

Des regrets ?
Non, absolument aucun, je me souviens avec plaisir de ces heures passées à jouer avec mes personnages et parfois j’aimerai redevenir un gamin et me replonger dans ces moments privilégiés de cette insouciante période qu’est l’enfance.

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01/07/2011

Vous m'en mettrez pour 200 grammes...

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La nuit dernière, alors que je tentais de me rendormir, mon esprit vagabond m’a ramené, ne me demandez pas pourquoi, vers le village de mon enfance et la petite épicerie en face de l’église.

Malgré ses 500 habitants, Bevillers, au début des années 70, comptait deux boucheries, deux cafés dont un tabac et deux épiceries. De ces deux épiceries, une s’appelait « La coopérative » où l’on vous donnait des timbres en fonction du montant de vos achats mais que ma mère n’aimait pas car elle trouvait les prix trop élevés.

Il faut savoir qu’à l’époque, les hypermarchés n’existaient pas et que les premiers supermarchés venaient d’apparaître (Prisunic, Maxi Radar furent les premiers « grands » magasins que j’ai connu).

Conséquence de tout cela, dès que nous fûmes en âge, mon frère et moi d’aller faire les courses, notre mère nous envoyait à l’épicerie Damez du nom du propriétaire (ce fut ensuite Duhamel et Méresse pour le dernier). Lorsqu’on arrivait face au magasin, il suffisait de monter quelques marches pour accéder à une sorte de petit vestibule découvert au fond duquel il y avait deux portes, à droite le café et son bar tenu par monsieur et à gauche l’épicerie gérée par madame.

L’épicerie…je me souviens très nettement de cette pièce pas très grande mais garnie d’immenses étagères remplies de multiples denrées et articles. Pour accéder à certains casiers, l’épicière avait une grande échelle en bois. On avait l’impression que l’on pouvait y trouver de tout  c’était comme la caverne d’Ali-Baba, on y achetait certaines choses au poids, et sur le comptoir il y avait la fameuse balance qui permettait de définir le prix.

 Durant ces années là, ce fut mon plaisir que d’aller y dépenser mes maigres centimes en Mousquetaires, Curly-Wurly, Mars, Malabars et autres friandises vendues à cette époque. Il y régnait une atmosphère particulière que l’on ne retrouve aujourd’hui que dans les vieilles quincailleries.

Quant au café, ce n’est que quelques années plus tard que j’y suis allé un jour, fier comme Artaban, y boire une limonade avec mon père. Une des premières fois où l’on a l’impression de ne plus être un gamin alors qu’on ignore encore tout de la vie.

Dommage que ces petits magasins de village aient disparu, ils étaient les lieux de rencontre entre les gens du village, on s’y croisait, on y parlait, l’épicière se faisait aussi le relais des diverses informations, c’était une autre époque. Aujourd’hui, les villages sont, hélas, devenus des dortoirs, les grands magasins ont tués cette convivialité et ses petits moments chaleureux, il ne reste que la mémoire qu’il est important de transcrire et de transmettre.

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11/06/2011

And I love her...

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Quand je me réveille au milieu de la nuit, pour me rendormir, je fais marcher la boite à méninges. Elle me mène dans pleins d’endroits différents, fait travailler mon imagination ou réveille des souvenirs enfouis depuis longtemps. Ainsi, la nuit dernière, a surgi au milieu de mes pensées, la ville de Norwich en Angleterre, ce qui a eu pour effet de ramener à la surface un souvenir que j’avais totalement mis de côté.

Nous sommes en 1975, je viens d’avoir 11 ans, je suis en 6éme à l’institution St Michel de Solesmes (59), je vis ma première année de pensionnat, les premiers jours difficiles sont oubliés et je m’intègre vite à cette nouvelle vie.

Dans ce collège, il y des échanges faits avec l’Angleterre et en particulier avec un collège de Norwich, ce qui a pour effet de voir débarquer une trentaine de jeunes sujets britanniques dans mon univers.

Pour le jeune provincial que j’étais, campagnard de surcroît et totalement innocent, l’arrivée de ces jeunes anglais est pour moi un évènement, cela me fascine de voir des étrangers parlant la langue de Shakespeare.

Il y a parmi ces jeunes une fille assez grande, plutôt jolie, sans être magnifiquement belle dont je tombe immédiatement amoureux. Elle doit avoir 14 ans et le soir, après les cours, pendant la récré, je papillonne autour de son groupe, essayant en vain d’attirer son attention.

Bien sûr, çà n’a duré que quelques jours et bien entendu, nos visiteurs sont vite repartis et ma petite lady aussi mais je me souviens qu’un match de football avait été organisé, un France-Angleterre mixte et que ma « dulcinée » avait fait partie de l’équipe britannique. Des photos de l’évènement avaient été prises pour l’occasion et notamment une de l’équipe anglaise.

Je me souviens de cette photo en noir et blanc que j’ai achetée pour quelques centimes, histoire de garder un souvenir et d’avoir rien que pour moi la photographie de celle qui avait fait vibrer mon cœur de gamin. Cette photo, je l’ai longtemps gardée mais avec le temps, elle a fini par s’égarer…dommage, aujourd’hui, j’aurai aimé la retrouver.

Heureusement, même si certains souvenirs s’enfouissent au plus profond de ma mémoire, il arrive que parfois, ils ressurgissent, me permettant ainsi de revoir toutes ces images dans ma tête.

Je ne me souviens pas du tout de son prénom (l’ai-je jamais su ?) , à peine de son visage, mais ce dont je me rappelle bien c’est qu’elle a été un de mes premiers amours platoniques et que ce souvenir fait ressurgir en moi, mes émotions de gamin. Cette sensation de revivre ces instants après toutes ces années est assez étrange mais tellement agréable.

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15/05/2011

Maraudage

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Eté 1978, j’ai 14 ans et dans quelques semaines je vais franchir une nouvelle étape dans ma vie, je vais rentrer en seconde au Lycée à Cambrai. Je ne sais pas encore que ce changement aura beaucoup d’importance sur mon avenir.

En attendant, mes parents m’ont envoyé en camp d’ados dans l’Aude. Au début, je fais un peu la gueule, un peu déboussolé car je me retrouve avec des filles et des garçons différents de moi, une bonne partie est issue de foyers et certains sont de jeunes loubards en puissance et l’intégration est un peu difficile.

Après plusieurs jours d’adaptation, je finis par bien m’intégrer au groupe et je me souviens qu’au retour, la séparation fut pénible tant nous étions tous devenus de bons potes, D’ailleurs quelques années plus tard, je retrouverai l’un d’entre eux dans une soirée mais çà c’est une autre histoire

Un après-midi, après la sieste, nous nous baladions dans les environs du centre, dans cette belle région quand nous aperçûmes une pâture, un pré sur lequel poussaient de petits pruniers. Au fur et à mesure que nous approchions des arbres, nous découvrîmes alors qu’ils étaient gorgés de prunes grosses comme mon poing, colorées et juteuses à souhait.

Ce fut ma veste de survêt’ qui fit office de panier et en quelques minutes, mes trois potes et moi nous avions dévalisé le petit prunier pour aller nous mettre à l’abri afin de déguster notre butin. Ce fut royal, je ne crois pas avoir mangé depuis de prunes aussi sucrées et délicieuses, mes compères et moi en avons dévoré jusqu’à ne plus pouvoir respirer, tellement ces fruits étaient succulents.

Oui mais voilà, les maraudeurs que nous étions, finirent quelques heures plus tard par payer le prix de notre forfait. Nous fûmes tous pris de coliques et de diarrhées violentes. Insouciants que nous étions, aveuglés par notre gourmandise, nous avions oublié que la prune est un puissant laxatif. Je vous laisse imaginer l’état dans lequel nous étions.

Heureusement, Christian, le moniteur infirmier nous administra à chacun un cachet qui en une demi heure calma nos douleurs et permit d’arrêter nos courses des lits du dortoir jusqu’aux toilettes les plus proches.

C’est vrai que le prix à payer fut douloureux, mais qu’est ce qu’elles étaient bonnes ces prunes !!!

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