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01/06/2014

Cycles infernaux

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Quand j'étais encore un adolescent, je faisais tous mes déplacements en vélo, j'ai du attendre de travailler pour me payer le permis mais çà c'est une autre histoire.

Un jour j'ai grillé un stop sur une route de campagne et je me suis fait interpeller par un automobiliste qui m'a vertement enguirlandé pour cette faute. Dans ma tête de jeune inconscient, le code de la route n'était fait que pour les conducteurs de véhicules motorisés.

Mon père, a qui j'en avais parlé, m'expliquait alors qu'il n'en était rien et qu'à l'avenir, je devais respecter, les stops, les priorités, les feux etc...

Cela est resté gravé dans ma tête.

 

Entendons nous bien, je n'ai rien contre les cyclistes, je les trouve même courageux de s'avaler des bornes et des bornes, je n'ai pas les jambes pour les imiter.

Ce qui me met en colère, c'est qu'aujourd'hui, sous prétexte qu'ils sont habillés des pieds à la tête comme des coureurs du tour de France, ils ne respectent rien.

Ils grillent les feux, ne marquent pas les stops, ne laissent pas la priorité. Pourtant, on commence à voir de belles pistes cyclables, mais il semble que ce soit dégradant pour eux, alors ils roulent au milieu de la route, au mépris de toute sécurité.

N'oubliez pas, reines et rois de la petite reine, que même si nous faisons attention et ne roulons pas vite, nous, les automobilistes prudents, conduisons des véhicules qui pèsent plusieurs tonnes. Même avec des bons freins, la distance de freinage et le poids allié à la vitesse constituent un danger non négligeable.

Alors, s'il vous plaît, au lieu de râler, des nous insulter ou de nous faire des doigts d'honneur, pensez d'abord à votre sécurité et soyez prudents. Respectez le code de la route.

Je n'ai pas envie de renverser l'un d'entre vous car même si je ne suis pas fautif, cela me hantera pour le reste de mes jours et vous, vous finirez peut être assis sur un autre type de deux roues.

Réfléchissez y !

09/03/2014

FEMME

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Voilà un moment que je n’avais eu ni le temps, ni le courage, ni l’inspiration pour reprendre la plume. Hier, j’ai ruminé toute la journée : comment donner mon avis sur la « Journée de la femme » et quand ?

J’y ai bien réfléchi et aujourd’hui, le lendemain de cette pantalonnade commerciale, je vais dire ce que j’en pense.

Franchement, alors que nous avons entamé le 21ème siècle depuis 13 ans, voilà que l’on consacre toujours une et une seule journée à la femme, au même titre que la Saint Valentin, la fête des mères ou la fête des secrétaires. Les mecs se répandent alors en vannes de toutes sortes et offrent fleurs ou cadeaux à cette occasion, ce qui à mon sens est totalement ridicule (il faut bien faire marcher le commerce).

Merde alors, c’est chaque jour que Dieu fait que l’on doit respecter nos amies, nos compagnes, nos épouses, nos sœurs. N’en déplaise aux machos ancrés dans un passé pas si lointain, les choses bougent et évoluent mais il faut se battre chaque jour pour que cessent l’humiliation, la violence, la torture et pire la mort de celles qui portent nos enfants, vos enfants. Nous avons tous eu une mère qui nous a nourris, élevés, soignés et consolés, même les êtres les plus vils.

Tant de femmes ont compté dans ce monde, je ne peux toutes les citer mais celles qui me viennent à l’esprit d’un seul coup sont Marie Curie, Sophie Scholl, Louise de Bettignies, Marguerite Duras, Rosa Parks, Anne Frank, Rosa Luxembourg, Angela Davis, Simone Veil, Lucie Aubrac…
Et puis il y a toutes les femmes connues ou anonymes qui donnent leur vie pour la liberté, que ce soit hier mais hélas encore de nos jours.
Il y a celles qui sont humiliées, rabaissées, maltraitées ou battues.
Une journée de la femme pour se donner bonne conscience et hop, le lendemain, on passe à autre chose, on oublie, c’est si simple…

Alors je le dis, je l’écris, je signe et je persiste : j’aime les femmes, je les respecte et même si je suis loin d’être parfait, je combats ceux qui les méprisent et qui les traitent comme des esclaves.

24/04/2013

All we need is love...

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Je serai bref dans mes propos aujourd'hui. Je ne me suis pas encore exprimé sur ce sujet mais ce que je pense est simple :

Nous sommes au 21éme siècle, j’ai des amis gays qui me sont proches et que j’aime comme tels. La seule chose qui m’importe c’est qu’ils soient heureux et qu’ils puissent vivre leur amour et leur vie en toute liberté.

Qui sommes nous pour juger, critiquer, blâmer ou pour certains devenir haineux alors que la seule chose qui compte, c’est  l’amour entre deux personnes. Alors que ce soient un homme et une femme, deux femmes ou deux hommes, le plus important ce sont les sentiments qu’ils partagent et l’amour qu’ils se portent.

All we need is love et c’est tout ce qui compte !

19/04/2013

Mélancolie

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Quand je revois cette photo de moi, en culottes courtes, avec mes petites socquettes et mes souliers, le regard souriant et insouciant, je me dis que je n’ai pas assez profité de cette période.

Je n’étais pas un enfant malheureux, loin s’en faut. Mes parents, même s’ils ne roulaient pas sur l’or nous ont apporté tout leur amour et nous avons toujours eu des vêtements pour nous habiller et de la nourriture dans nos assiettes.  Nous vivions à sept dans une maison entourée d’un grand jardin, mes parents, mes trois sœurs, mon frère et moi et nous avons connu des jours heureux plein d’insouciance.

En aucun cas je ne regrette les choix que j’ai faits dans ma vie mais il est clair que je ne m’attendais pas à cette époque, à endurer tous ces moments difficiles qui semblent nous guetter, tapis dans l’ombre et près à nous bondir dessus comme un fauve sur sa proie.

Les jours, les mois, les années défilent de plus en plus vite. Il me semble même parfois, même si ce n’est qu’illusion, que ma vie, lorsque je n’étais encore qu’un gamin, se déroulait plus lentement, plus paisiblement.

J’apprécie toutes ces choses que nous avons maintenant qui nous permettent de communiquer mais je  me demande où va ce monde qui ne ressemble plus en rien à celui de mes vertes années. Même si  j’ai la chance d’avoir de nombreux amis,  je m’inquiète néanmoins de ces lendemains qui s’annoncent si sombres. Qu’avons-nous fait de l’héritage de nos ancêtres ? N’avons-nous rien compris ? Pourquoi nous acharnons nous à détruire plutôt qu’à construire ?

Peut être que je réfléchis trop, peut être suis-je trop pessimiste, moi qui crois tant aux relations humaines, à vous de me le dire. Quoi qu’il en soit, la vie continue et nous sommes entrainés dans ce terrible engrenage qu’est le train-train de la vie, ce rythme effréné qui nous entraine sûrement vers des tourbillons que nous ne connaitrons peut être pas immédiatement mais qui inexorablement se profilent à l’horizon.

20/03/2013

Spleen printanier

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Est-ce la flemme, la fatigue pesante et latente de ces dernières semaines, certainement. Il y a une éternité que je n’avais pas publié d’article et aligné quelques mots sur la page blanche.

J’ai pourtant une petite liste, un pense bête sur laquelle je note mes idées, les sujets de mes prochains écrits mais non, l’envie n’y est pas.

Je m’inquiète de ce monde qui nous entoure, de cette froide indifférence, de ces dirigeants au pouvoir qui ne pensent qu’à eux et qui n’ont aucune idée de ce qu’est la vie de tous les jours, celle des vrais chômeurs, celle des sans abris, celle des gens qui travaillent mais qui ont du mal à boucler leur fin de mois, celle de ceux qui souffrent en silence sans rien dire.

En ce moment, je lis, je dévore des bouquins, des polars pour être précis,tout particulièrement des auteurs venant des pays nordiques (Suède, Danemark, Islande, Norvège…), çà m’évade, çà me fait découvrir d’autres lieus, d’autres gens, d’autres mœurs.

Et puis il y a ce climat, ce foutu temps qui nous déglingue, douceur, froid, humidité, soleil, neige, gel, pluies, ces variations de température que notre corps doit supporter. Ce matin encore, je suis parti sous une pluie battante pour (re)découvrir la neige dans les Flandres, le jour du printemps. A croire que le climat s’y met aussi pour nous foutre en l’air le moral.

Je ne suis pas un mec féru des grosses chaleurs mais là, je ressens le besoin de réchauffer ma carcasse avec des beaux et doux rayons de soleil.

Ben voilà voilà, j’ai fini par aligner quelques mots et çà me fait du bien. L’écriture a ce côté salvateur qui défoule et qui permet de déverser ses pensées, ses angoisses, son spleen.

Bah, ne vous inquiétez pas, l’inspiration va revenir, l’envie d’écrire aussi, parfois il suffit de pas grand-chose…

J’espère ne pas vous avoir foutu le moral en l’air, ce n’était pas le but. Finissons sur une bonne note, je vous embrasse toutes et tous et vous souhaite une bonne soirée et de belles journées à venir, et comme dirait une amie qui m’est chère : keep on rockin’ !!!

 

03/04/2012

Grosse fatigue

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Voilà 3 ou 4 jours que je me traîne, les jambes douloureuses, le corps lourd de fatigue, la tête remplie d’idées noires et sombres comme de l’encre.

Je crois que je suis à bout, trop c’est trop.

Toute cette pression que l’on accumule au fils des jours, des mois. Celle du boulot d’abord qui n’est pas la moindre. Opérations, promotions, packs (le mot à la mode), il faut tout réussir. C’est un impératif tel, qu’on en oublie les fondamentaux de notre métier. J’aime mon métier, j’aime le contact, les clients, la préconisation, la finalisation d’une affaire bien menée de bout en bout mais les opérations coup de poing avec un objectif de plus en plus lourd chaque année, çà me fatigue, çà m’use.

Les soucis de tous les jours aussi, boucler la fin du mois, l’inquiétude permanente pour les enfants, leur réussite scolaire. La gestion des uns et des autres avec les différences et les difficultés que cela implique.

Mon épouse qui prépare son concours d’entrée à l’école d’infirmière, que je soutiens à fond et qui doit, qui va réussir.

Pas une seule journée de congé depuis fin août dernier, le climat tellement variable avec ses montées et ses baisses brutales de température. Un jour il pleut, le lendemain il fait beau, un autre il neige.

J’oubliais aussi cette monstrueuse connerie qui nous oblige à changer d’heure deux fois par an et qui n’est pas sans effets sur l’organisme.

L’âge aussi, il faut le dire, même si dans ma tête je suis toujours le même, le corps lui paye le prix du temps et cela on n’y peut hélas pas grand-chose.

Vendredi soir je serai en congés pour une semaine, je vais d’abord me reposer, couper le téléphone du boulot, fermer le netbook et profiter de ces quelques jours.

Je dois classer mes CD, j’ai une tonne de livre à lire, des idées de nouvelles chansons, je dois aussi passer à Mouscron pour organiser mon prochain concert. Je vais aller voir mon fils aîné à Lille pour parler avec lui, d’homme à homme.

Et puis je vais aller faire une ballade dans la capitale et d’y retrouver deux amies qui me sont chères et que la distance et le temps m’empêche de voir souvent.

Mais d’ici là, il y a encore une journée de phoning à supporter et une demi journée de réunion pour finir la semaine.

Heureusement j’ai du soutien, celui de ma famille, celui de mes amis et çà fait du bien même si çà ne calme pas tout.

Allez mec, du courage, dans 3 jours c’est bon !

 

23/03/2012

Vieux con

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L’orage a éclaté mercredi soir.

Ma journée avait été particulièrement chargée et usante, j’étais tendu comme une corde de piano. En rentrant je découvre le bordel habituel dans les chambres, les lits défaits, les fringues sales qui traînent, des bijoux, des livres, du maquillage d’un côté, le tas monumental de jeux, de livres et de plein de trucs en vrac de l’autre côté.

Ca commence à me mettre les nerfs en pelote.

Et puis j’apprends qu’ils se sont téléphonés, qu’ils vont aller passer l’après midi de jeudi ensemble, à Lille elle et lui. Elle c’est ma fille, lui c’est mon fils aîné qui n’est plus chez nous depuis plusieurs semaines.
Ma femme aussi lui a parlé au téléphone, comme si rien ne s’était passé et là, à ce moment précis, la colère sourde, noire monte brutalement. Je ne comprends pas. En ce qui me concerne j’ai du mal à oublier et à tirer un trait sur tout ce que l’on a vécu ces derniers mois, le stress, l’angoisse, la peur, l’inquiétude, une certaine forme de désespoir aussi, mais je n’ai pas le droit de les empêcher de se voir ou de se parler.

Il est venu chercher sa sœur hier après-midi et sont rentrés hier soir vers 20h.

Il me serre la main, prudent, je lui demande comment çà va, un peu distant.

Mon épouse lui propose de rester pour dîner, avant de repartir à Lille.

Je suis là mais je ne parle pas, j’écoute à peine leur conversation, je n’y arrive pas. Je ne laisse rien paraître, ni joie, ni tristesse, ni colère, seulement de la passivité, je ne dis pas un mot.

Tout cela me travaille, me ronge mais comment oublier, comment faire confiance quand tant de fois les promesses de rédemption n’ont pas été tenues, quand chaque fois où j’ai cru pouvoir faire confiance les choses ont empirées.

J’ai beau essayer, je n’y arrive pas, je n’y arrive plus.

Alors depuis deux jours je me dis que çà y est, que c’est ancré certainement depuis un moment dans leur tête et que le fossé s’est creusé encore un peu plus entre eux et moi. J’ai eu une éducation différente, moi aussi je n’ai pas tout accepté, moi aussi je me suis rebellé mais si âprement que cela, si durement, je n’en ai pas le souvenir.

Alors çà y est, ce que j’avais prédit à ma fille il y a quelques années est arrivé. Ses dénégations à cette époque là n’ont rien changé, j’y suis et pour eux je vais le rester un moment, je suis un vieux con.

 

 

06/07/2011

Sad soul

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Hier soir, après ma séance de vélo et une bonne douche, j’étais allongé sur mon lit en train de lire. Un instant distrait, j’ai levé les yeux et mon regard s’est alors porté vers les photos de mon fils aîné, sur l’une il devait avoir 8 ans et  sur l’autre, 11 ou 12 ans.

A cette époque là, nous avions déjà quelques soucis avec lui, il était déjà difficile à gérer mais rien ne laissait présager une telle transformation.

Comment un gamin souriant peut il en quelques années changer aussi brutalement, se laisser aller physiquement, se détruire la santé comme il le fait, vivre de cette façon ?

Qu’avons-nous fait, pas fait, sommes nous passés à côté de quelque chose ?

Ai-je été un bon père ? N’ai-je pas été trop dur, trop exigeant ?

Est-ce que je ne paye pas ces années où l’esprit embrumé par l’alcool, je n’ai pas vu ou perçu certaines choses ?

Penser à tout cela est pénible, pesant.

Aujourd’hui, quand il est là (et c’est très rare), à l’approche de ses 18 ans, je suis loin de mon fils, je ne le comprends pas, je n’admet pas son attitude, j’ai honte de son comportement même si je sais qu’il est malade de ces saloperies qu’il ingurgite.

Je suis assez froid avec lui, je ne le supporte plus mais il reste quand même, il faut le dire, quelque chose qui brûle encore au fond de moi et c’est cela qui est pénible, cette petite douleur que l’on ressent au fond de soi.

Merde…quand je vois ces photos, j’ai envie de revenir en arrière, de changer des choses,  de lui parler, de le mettre en garde, d’être plus vigilant. Mais je ne peux plus rien faire, si ce n’est aujourd’hui faire en sorte que sa sœur et son frère ne suivent pas le même chemin et que cette situation que je ne souhaite à personne ne détruise pas le reste de la famille.

Parfois je suis fort, ma famille, mes amis, la musique, l’écriture, la lecture, le sport dans lequel je suis plongé depuis deux mois, mon boulot, m’aident à tenir le coup. Cependant, parfois moi aussi je craque, une bouffée de tristesse m’envahit et j’ai du mal, je me flagelle intérieurement et inutilement. Alors j’écris, j’aligne les mots qui sortent de mes pensées les plus profondes, comme une thérapie, comme un besoin presque impérieux de parler. Je ne cherche pas le sensationnel, je ne veux pas non plus que l’on s’apitoie sur mon sort, j’ai juste besoin d’évacuer les choses par les mots, juste besoin de me soulager la tête.

 

22/06/2011

Ombre et lumière

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Je viens de perdre une cousine dans des circonstances tragiques.

Je ne l’avais pas vue depuis plusieurs années mais la nouvelle de sa disparition brutale a ravivée en moi un flot de souvenirs.

C’est fou, le passé ressemble à un grand mur que l’on construit d’année en année, sur lequel est peint une immense fresque qui au fil du temps s’effrite.

La vie nous fait souvent nous éloigner, l’âge aussi et chacun mène comme il peut sa barque.

 

J’ai 47 ans bien tassés et je deviens un peu nostalgique de cette enfance qui fut assez heureuse, mais il faut une nouvelle terrible et tragique comme celle là pour que tous ces moments du passé ressurgissent des tréfonds de la mémoire.

 

On n’imagine pas un instant quand on est enfant, insouciant que l’on est, qu’un jour on sera confronté au drame et que certains d’entre nous peuvent disparaître. Heureusement d’ailleurs, c’est sans doute ces moments d’insouciance et de puérilité qui me rendent si nostalgique.

D’Isabelle, je garderai en moi le souvenir de son énergie, sa vitalité et son sourire. Je sais que ces derniers temps, elle souffrait et qu’elle a choisi elle-même son destin, je n’ai pas à la juge. Je veux juste garder gravé dans ma mémoire, l’image de cette gamine au tempérament de feu, du temps ou nous n’étions encore que des mômes.

 

31/03/2011

"GRRRRRRRRRRR" ou la colère d'un nordiste (mise au point nécessaire)

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Je suis ce que certains appellent un « pébour », « un bouseux », « un paysan », bref, je suis originaire de la France profonde, d’un  petit village de plus ou moins 500 habitants planté au beau milieu des plaines du Cambrésis. Je suis aussi ce que l’on appelle communément « un ch’ti », expression inventée par les gens des autres régions que le Nord.

Cependant, il y a longtemps que çà me travaille, il y a une petite mise au point que je voudrai faire, en quelque sorte un cri du cœur.

Ce qui m’agace depuis longtemps c’est la médiatisation du « parler ch’ti ». Ce « parler » n’existe pas, le véritable langage local, c’est le patois, le vrai, celui issu du vieux français, celui qui plonge ses racines dans notre histoire et qui contrairement à l’image que l’on veut en donner n’est ni vulgaire ni bêtement comique.

Prenons l’exemple de ce qui malheureusement s’est répandu ces dernières années comme une traînée de poudre : « Tiot biloute »… tiot ou tcho veut dire « petit » et biloute ou biroute désigne la verge masculine. On est donc dans l’erreur totale puisque biloute est un nom féminin et que l’on devrait dire « tiote ou tchote biloute ». D’autre part, j’ai rarement entendu les gens se surnommer de cette façon et ceux qui parlent le vrai patois diront plutôt « M’fille » « Min garchon » ou « Min gars ».

Il faut savoir également que d’un village à un autre qui ne sont distants que d’une poignée de kilomètres, certaines expressions sont radicalement différentes. Ainsi, dans mon village, pour désigner un seau d’eau on disait « un sio d’eau » alors qu’au village à moins de 10 kms on dit « un salé d’é »…

Il est également important de dire que le vrai patois n’est pas fait de mots inventés à la va vite pour faire rire et que les phrases utilisées ne sont ni remplies de mots vulgaires, ni de « quoi » ou de « hein » à chaque détour. Un exemple : un ramon désigne un balai et prend son origine dans le verbe ramoner.Un autre ? « Frin’me l’huis » veut dire fermer la porte, l’huis étant un mot tout ce qu’il y a de plus français (huisserie, huissier…).

 

En ce qui me concerne, j’ai vécu tout jeune dans un village peuplé en grande partie par des gens qui avaient rarement quitté leur maison et pour qui une escapade à Cambrai constituait un « voyache », j’ai donc naturellement appris à parler le patois. Il n’empêche que par l’éducation que m’ont donnée mes parents (pourtant issus eux aussi de la campagne) et par l’envie que j’ai eu ensuite de connaître et d’apprendre, je me targue aujourd’hui, en toute modestie, de savoir m’exprimer dans un français correct. Je suis fier de mes origines, de l’héritage que j’ai reçu des anciens au travers du patois mais je ne le vulgarise pas.

Alors s’il vous plait, vous les personnes des autres régions, n’uniformisez pas les gens du Nord, ne croyez pas que nous sommes tous des gens simplets, au sourire béa et super bons copains avec tout le monde. Nous avons, hélas, notre quota d’illettrés et de gens qui parlent très mal, il y a comme partout ailleurs des imbéciles, des cons et des gens méchants, mais fort heureusement, il y a des gens qui savent parler, qui savent écrire et nous sommes fiers d’avoir des écrivains célèbres issus de notre région comme Marguerite Yourcenar, Alain Decaux, Michel Butor ou Georges Bernanos.

 

Pour terminer mon propos et pour confirmer une partie de ce que je viens de dire, je voudrais vous faire part de  quelques résultats d’un sondage paru dans « La voix du Nord » de mardi  sur les Nordistes à cœur ouvert :

-A la question sur les deux principales qualités des habitants de la région, les réponses sont « convivial » et « travailleur ». Quand on voit dans certains endroits de notre région comme les gens sont indifférents et froids face aux nouveaux arrivants, çà me fait marrer. Travailleurs…oui, peut être mais on a notre lot d’assistés et de feignants en contrepartie, donc…

-Le must concerne les personnalités originaires de notre région et qui l’incarnent le mieux. C’est Dany Boon qui est largement en tête avec 68% devant Charles de Gaulle. Marguerite Yourcenar n’est que 6éme avec 15%. Cela confirme que le niveau culturel de notre région est en baisse, car même si je n’ai rien contre Dany Boon, il reste un comique, c’est tout et je trouve choquant qu’il soit plébiscité bien devant des personnalités plus importantes pour l’histoire ou la culture.

 

Pour conclure, je ne dirai que ceci : il ne faut pas croire tout ce qui a été dit, même s’il est vrai que la région Nord a longtemps été réputée pour sa convivialité et sa chaleur, les choses ont hélas,bien changées.