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25/04/2010

"Plus de sucre" de JP Nataf

covers_0039.jpgFin décembre lorsque je me suis procuré l'album "Clair" de JP Nataf, ce fut un véritable coup de foudre. Je connaissais les Innocents quasiment depuis leurs débuts et j'avais suivi comme ceux de ma génération, l'évolution de cet excellent groupe français. Après leur séparation, je les avais perdu de vue et il a fallu que je croise (enfin) la route d'une personne pour que je rencontre un tas de gens et que je (re)découvre des artistes que j'avais oublié ou que je croyais en semi-retraite.

C'est précisément le cas de JP Nataf qui n'a sorti que deux albums solos mais qui entre les deux, s'est investi dans de nombreux projets. Après avoir écouté en boucle et un nombre incalculable de fois son dernier opus, il a fallu que je me procure absolument le précédent sorti cinq ans plus tôt en 2004, "Plus de sucre". Un seul mot, j'adore...

Jp Nataf est un auteur compositeur interprète de très grand talent qui mériterait d'être beaucoup plus connu et reconnu du grand public, tant sa musique et ses textes sont de très grande qualité. Un temps brouillés, lui et son ex compère des Innocents, Jean-Christophe Urbain, lui aussi musicien et compositeur de haut niveau, se sont vite retrouvés pour travailler ensemble.

Pour revenir à "Plus de sucre", n'hésitez pas si vous avez l'occasion de vous le procurer. Si vous aimez la pop de qualité, les textes intelligents alors vous ne serez pas déçus. Qui plus est, vous découvrirez que le lascar est pointilleux, précis et que rien n'est laissé au hasard. chaque morceau, on le sent, est travaillé avec une grande minutie, pas de coup de cymbale placé au hasard, pas de ligne de basse à l'emporte pièce, tout est savamment dosé et travaillé. J'aime chaque titre de cet excellent album mais si je devais mettre quelque titres en avant, je citerai "Mon ami d'en haut' "Ovale lune" "La grande ourse" "Jeune homme " "Plus de sucre" "Rengaine" et "Enveloppe" mais j'aime les autres aussi.

En tout cas, pour ceux qui aiment la pop musique de qualité, le rock progressif, les belles mélodies,cet album est pour vous. Depuis j'ai eu l'occasion d'aller écouter et applaudir ce grand pro sur scène et je peux vous dire que c'est à la hauteur de la qualité de ses albums. J'en profite pour citer les trois musiciens qui l'accompagent et qui tous trois sont pétris de qualités, Philippe Entressangle à la batterie, Bernard Viguié (basse, guitare, banjo, choeurs...) et Ludovic Leleu (Claviers, basse, guitare, choeurs...).

Depuis de nombreuses semaines JP Nataf est en tournée mais je ne désespère pas de le "coincer" pour le soumettre à la question et de ce fait, vous en faire profiter.

Bon dimanche à vous tous !!!22163_345349012032_742212032_4686751_5187411_n.jpg

24/04/2010

Franck Courtès: un photographe de talent

8517_100625443288480_100000230747039_14068_3670926_n.jpgUne fois n'est pas coutume, je vous ai habitué à des interviews de gens du monde de la musique et je vous en réserve encore mais aujourd'hui, vous allez découvrir une autre personnalité, un autre talent, le photographe Franck Courtès.

J'ai connu Franck parce qu'il a fait de magnifiques photos de Jil Caplan (voir ci-dessous) et que de ce fait, j'ai découvert ses autres réalisations. ce garçon a beaucoup de talent et les noms célèbres qui illustrent sa galerie de portraits sont là pour le prouver.

Je vous invite à vous rendre rapidement sur son site, vous pourrez apprécier toute l'étendue de son talent et pas seulement de portraitiste:

http://www.franckcourtes.fr

Si vous souhaitez le contacter ou faire appel à ses services, Franck a une page Facebook sur laquelle vous trouverez ses coordonnées.

Franck fait partie de ces personnes sympas et accessibles qui répondent sans difficultés et avec beaucoup de gentillesse à des questions, même si elles viennent d'un amateur comme moi. Je tiens donc à simplement le remercier pour çà.

On va donc maintenant lui céder la parole pour nous parler de son beau métier.

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-Christophe : Bonjour Franck, peux tu te présenter en quelques mots ?

 

- Franck : J’ai commencé la photo à 24 ans, et j’ai travaillé aux Inrockuptibles et à Libération dès ma sortie de l’école EFET. Ca a marché tout de suite. Et avec cette liberté que ça te donne, j’ai aimé immédiatement ce métier.

 

–Christophe : Comment devient on photographe professionnel à ce niveau ?

 

-Franck : Faire une école, c’est mieux quand même, on apprend vite les techniques. Après il faut se faire un dossier et le montrer aux supports dont on se sent proche. Et puis être curieux du travail des autres aussi, et se distinguer bien sur.

 

–Christophe : Ton objectif professionnel (objectif…ouarf ouarf, elle était facile celle là) était il ancré dans ta tête dès que tu as commencé. Pour faire simple, as-tu toujours eu idée de ce que tu voulais faire ?

 

–Franck : Oui, c’est vraiment cette façon d’utiliser la photo que j’ai toujours voulu faire.

 

–Christophe : Au vu de ton « tableau de chasse », tu es un portraitiste plutôt recherché. Comment est ce que ça a démarré ?

 

–Franck :  Ca a commencé tout de suite, dès que j’ai eu mon premier appareil, la bonne distance, le bon moment, le respect des personnes photographiées, la forme d’amour que je ressentais envers eux en faisant le portrait et qui ne m’a jamais quitté, tout ça faisait des photos plutôt intéressantes. Ca a plu.

 

–Christophe : Prenons un exemple au hasard (au hasard…mon œil) : Les photos que tu as faites de Valentine pour son album « Comme elle vient » ou celles superbes ou elle fume nonchalamment assise dans un fauteuil. Comment travailles tu avec ton modèle, est ce toi qui décides de tout (coiffure, ambiance, décor…) ou est ce plutôt une réflexion commune ?

 

–Franck : Réflexion, le mot n’est pas approprié, c’est plutôt une complicité d’un moment. Il y a même une part incroyable de hasards dans toutes mes images. Il faut juste être concentré sur ses sentiments envers ce qui nous entoure. Moi, j’imagine très peu, c’est déjà tellement riche de sens et même de poésie ce que font les gens.

 

–Christophe : As-tu déjà refusé certaines demandes et sans vouloir savoir qui, pourquoi ?

 

 -Franck : Oui, une fois une agence cherchait un photographe à salarier, ils m’ont fait savoir que je pourrais faire l’affaire. La suite, c’est écrit dans « le loup et le chien » de La Fontaine. Sinon, quand des gens qui ont un rendez-vous avec moi pour un portrait sont odieux, je le prends mal pour la photographie en général et je m’en vais en perdant ma pige… mais c’est vraiment rare. En revanche ce que j’entends une fois sur trois, c’est «  j’ai horreur de la photo ». Je m’en tire d’une plaisanterie sur leur propre travail, mais dans le fond je suis un peu blessé que la plupart des gens aient une image stéréotypée négative de la photo. Les mêmes que l’on retrouve se pâmant dans les galeries d’art.

 

–Christophe : N’importe qui peut il te solliciter pour un portrait ?

 

–Franck : Oui, bien sur. Pourquoi ? Il y en a qui ne photographient que des gens célèbres ?

 

–Christophe : Tu ne réalises pas que des portraits, peux tu me parler de tes autres activités ?

 

-Franck : Je fais beaucoup de photos qui me racontent, qui racontent les choses que j’aime, ça prend du temps, ça ne sert à rien, mais j’adore. C’est le fond de ma motivation.

 

-Christophe : As-tu un rêve secret, une personne ou des lieux un peu inaccessibles que tu aimerais saisir avec ton objectif ?

 

-Franck : Non, on peut aller partout avec le prétexte de la photo. Mais il y a un lieu qui m’intrigue, un lieu mystérieux, étrange, où l’homme n’a jamais mis les pieds : les toilettes pour femmes. (Lubitsch).

 

-Christophe : Merci beaucoup Franck.

 

 

 

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06:23 Publié dans Rencontres | Lien permanent | Commentaires (1)

23/04/2010

La machine à remonter le temps

Ancien presbytère de Neuville St Remy.JPGSi vous n'y prêtez pas attention, rien ne distingue cette maison d'une autre. Regardez juste au dessus de la porte extérieure, il y a une croix, sur celle de la maison, on distingue une tache claire comme si on avait enlevé quelque chose...

En fait au dessus de la porte d'entrée, il y avait là aussi une croix en briques mais elle a été retirée car cette maison privée aujourd'hui fut il y a quelques années un presbytère où vivaient mon oncle, le curé, ma tante, sa soeur ainsi que ma grand-mère paternelle. 

L'an dernier, dans une de mes notes, je vous avait parlé d'un autre presbytère, à l'abandon à Valenciennes où j'avais des souvenirs. Dans cet ex-presbytère, j'ai aussi un paquet de souvenirs puisqu'on y a fait des repas de famille, qe j'y ai passé des vacances avec mon frère et mes cousins et cousines (mes trois frangines étaient plus jeunes). Il y avait un grand jardin et une immense pelouse, mon oncle avait une grande bibliothèque avec les albums de Tintin que j'ai lus et relus en ces temps là. Il y avait aussi, derrière la fenêtre à gauche de la porte (celle cachée par le pilier) une ancienne salle d'attente dans laquelle il y avait un piano droit et sur lequel nous avons commencé avec mon frangin à bricoler de la musique. Les petits plats de ma grand-mère, ses gaufres, ses gaufrettes, ses confitures maison, les fruits du jardin, le poulailler et la volière, les jeux, les lectures et le soir, pendant les vacances, le droit de regarder des westerns ou des films avec Fernandel ou Bourvil que ma grand-mère adorait. Je me souviens même avoir été au centre aéré et y avoir passé des moments supers...il y a longtemps maintenant, plus de trente années ont passées maintenant...

A ce jour, il ya plus de dix 10 ans que j'y ai plus remis les pieds, ma grand-mère est partie, mon oncle a pris sa "retraite" et vit dans une autre maison avc sa soeur. Même si je me suis largement éloigné du monde catholique dans lequel j'ai baigné toute mon enfance, je garde de cette époque de doux souvenirs, remplis de soleil et de rires.

05:27 Publié dans Souvenirs | Lien permanent | Commentaires (3)

22/04/2010

"Walkyrie" de Bryan Singer

walkyrie-film-attentat-hitler-affiche.jpgSamedi, en fin d'après-midi, avec mon fils ainé, on traînait et on s'est regardé le film "Walkyrie" avec Tom Cruise.

Après avoir vu le documentaire historique dont je vous ai parlé hier, je m'attendais à un film genre "Staufenberg super héros" !!!

Et bien non, je me suis trompé. Le film respecte bien l'histoire et les évènements et le gars Cruise, est assez sobre dans son jeu. Pas trop de fioritures, ni de j'en fais trop. C'est bien, il le fallait, c'en est assez de ces films de guerre qui ne respectent pas l'histoire. Celui-ci en cela mérite quelques lauriers car on ne sort pas du cadre historique et les personnages centraux (les comploteurs) ne sont pas déifiés.

Même les scènes de jugement et d'éxécutions n'ont pas été omises et quand bien même elles sont dures, elles sont nécessaires pour le bon équilibre et le respect de la trame historique.

Ce film ne restera pas dans les annales du cinéma, non, il ne faut pas exagérer mais il a le mérite d'être réaliste et historique. De plus il faut noter les excellentes prestations de Kenneth Brannagh, Terence Stamp, Bill Nighy ou Tom Wilkinson. 

05:00 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0)

21/04/2010

"Opération Walkyrie"

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« OPERATION WALKYRIE »

Ce documentaire d’une heure trente environ, n’a rien à voir avec le blockbuster américain sorti il y a quelques mois même si le sujet est le même.

En effet, ici, il s’agit d’une reconstitution minutieuse de ce que fut la résistance au dictateur nazi, Adolf Hitler par un nombre important de militaires de l’armée allemande, la Wehrmacht.

L’histoire a retenu en particulier Von Stauffenberg, l’officier au bandeau sur l’œil qui fut au centre de l’opération en plaçant la bombe lors d’une réunion avec le führer le 20 juillet 1944. Malheureusement, la mallette contenant la bombe fut déplacée ce qui fit échouer l’opération et sauva Hitler. Von Stauffenberg le paya de sa vie et fut rapidement exécuté. Il s’en suivit près de 7000 arrestations et 4980 exécutions dont celles des principaux conspirateurs qui furent pendus avec des cordes à piano à des crochets de boucher. Les scènes furent filmées de bout en bout et il se dit qu’Adolf Hitler les regarda du début jusqu’à la fin.

Attention ce film est extrêmement documenté et très minutieux. La plupart des acteurs de l’opération sont présentés et il faut être attentif pour ne pas s’y perdre dans les noms. Cela dit, les amateurs de documents historiques et en particulier les passionnés de la seconde guerre mondiale, y  trouveront leur compte car on y parle de l’opération Walkyrie judicieusement replacée dans le contexte historique de l’époque.

 

 

20/04/2010

"At the cut" de Vic Chesnutt

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VIC CHESNUTT « AT THE CUT » :

Pour être tout à fait honnête, je n’avais jamais entendu parler de Vic Chesnutt avant d’écouter cet album enregistré en décembre 2008, mixé en avril 2009 et sorti la même année.

Vic Chesnutt , auteur/compositeur et interprète de musique folk/rock est né en 1964. Enfant adopté il est victime à l’âge de dix-huit ans, d’un grave accident de voiture qui le laissera partiellement paralysé. Cela ne l’empêchera pas de continuer de jouer de la guitare…avec ses dents.

Après sa convalescence, il s’installe à Nashville où très inspirés par les plus grands poètes américains il ne tarde pas à être reconnu par ses pairs pour la qualité de ses œuvres.

« At the cut » est l’avant dernier de ses quinze albums. La première écoute que j’en ai faite étant un peu distraite, j’ai été assez surpris d’abord puis rapidement séduit par l’intensité de la voix et de la musique de Vic. Je dois le reconnaitre, j’aime les artistes un peu torturés car leurs compositions sont souvent fortes et poignantes. C’est le cas ici et Vic Chesnutt nous a délivré un album sombre et très émouvant.

Belle découverte que ce magnifique album mais triste conclusion car malheureusement Vic Chesnutt est décédé le 25 décembre 2009 après deux jours de coma dus à une trop forte absorption de myorelaxant.

Salut l’artiste !!!

 

05:33 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (0)

19/04/2010

"Les justes" de Nicolas Ribowski

Etoile%20France.jpgOn a beaucoup reparlé de la honteuse "Étoile jaune" à l'occasion de la sortie du film "La rafle" qui relate une des phases les infamantes et sombres de l'histoire de notre pays, la rafle du Vel d'hiv en 1942.

Lors du dernier comité MAV, parmi les DVD, j'ai eu l'occasion de prendre un documentaire qui s'appelle "Les justes", voici le commentaire que j'en ai fait et que je présenterai à l'occasion de notre prochaine réunion mercredi prochain:

LES JUSTES un film de Nicolas RIBOWSKI :

Au cours de la seconde guerre mondiale et en particulier en France, peu nombreux ont été ceux qui ont accepté d’aider les juifs. Pourtant, certains l’ont fait, bravant la mort, risquant leur vie, n’écoutant que leur courage ou tout simplement leur cœur, ils ont recueilli, caché des enfants, des femmes, des hommes, des familles afin de leur éviter le pire et d’entretenir l’espoir.

Ces gens souvent simples et héroïque à leur manière ont été pour ceux que l’on a identifiés, reconnus par le comité français pour Yad Vashem, justes parmi les justes.

Ce film de 52 minutes de Nicolas Ribowski nous présente le témoignage de ces justes et de certains rescapés.

Un témoignage émouvant et poignant de ces héros de l’ombre dont on ne parle pas forcément dans les livres d’histoire, ce film leur rend donc justice et hommage.

 

18/04/2010

Table d'écoute: Spécial LILICUB, le premier album et l'interview exclusive !!!

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Cela fait plusieurs semaines que je voulais réunir dans une interview les trois membres originaux de LILICUB : Cat, Benoit et Philippe. Chacun d’entre eux a répondu à mes questions et je suis ravi de pouvoir vous en faire profiter.

Mais d’abord, parlons du premier album qui s’intitule tout simplement « LILICUB » et replongeons nous 15 ans en arrière :

Comme beaucoup à cette époque j’ai entendu et vu des dizaines de fois le titre « Voyage en Italie » et comme un idiot, je ne suis pas allé plus loin. Il m’aura fallu attendre 2009 pour découvrir la discographie du groupe et m’apercevoir que le premier album contenait d’autres petites pépites bien sympas passées sous silence de par le succès phénoménal de leur single.

LILICUB est le fruit de la rencontre au lycée de deux garçons fous de musique, Benoit CARRE et Philippe ZAVRIEW ce dernier ayant proposé à Benoit de le rejoindre dans un groupe. Quelques années plus tard, Catherine DIRAN et Benoit se rencontrent lors d’un festival de Jazz à Aiguillon, trois ans passent avant la création de LILICUB et le phénomène « Voyage en Italie ». C’est aussi un premier album enregistré à Bruxelles et composé de douze chansons aux styles très variés puisque l’on peut y entendre de la mambo, du funk, du tango, bref un album très « Tutti frutti », pétillant, vif et surprenant à chaque nouvelle plage. Le talent des trois lascars est évident, tant dans les paroles et la qualité du chant que dans leur musique. Franchement chaque titre vaut le détour même si j’ai un petit faible pour « LILICUB mambo » « Pile ou face » « Le temps des cerises » « Paris au mois d’aout »  et « J’attends l’été ».  Pour un premier album, il y avait déjà la qualité, la variété dans les styles mais le tout homogénéisé avec un talent et une efficacité digne de professionnels patentés.

Je tiens à préciser une petite chose avant de leur laisser la parole, ces trois là sont des personnes éminemment sympathiques et chaleureuses, d’un abord facile. En gros, ils ne se la pètent pas et ça c’est pour moi une des principales qualités d'un artiste... un vrai !!

Honneur aux dames, on commence avec Catherine : charme, humour, finesse d’esprit, intelligence et franc parler sont au rendez-vous :

Christophe : Vous vous êtes rencontrés Benoit et toi au cours d’un festival de Jazz à Aiguillon mais LILICUB a démarré trois ans plus tard, dans quelles circonstances ?

Cat : Par hasard…à l’époque je pense que nous avions surtout envie de coucher ensemble, alors que  légitimions l’affaire par toutes sortes d’occupations (j’avais un mec en plus). Par exemple nous faisions beaucoup de solfège. A dix heures du mat’, le soir etc.…je n’ai jamais fait autant de solfège…Après nous avons décidé d’écrire ensemble, ce qui nous permettait de passer encore plus de temps ensemble. Voilà le début de LILICUB.

Christophe : En tant que seule femme au milieu de deux hommes, comment se comportaient Benoit et Philippe avec toi dans le travail (écriture, studio…)

Cat : De façon assez macho of course…Benoit avait toujours la décision finale, d’où les disputes homériques. Philippe, surnommé Bouli, était plus coulant.

Christophe : « Voyage en Italie » a été un énorme succès et s’écoute encore aujourd’hui partout all over the world. Malgré la notoriété que ce titre vous a apportée, n’a-t-il pas fait de l’ombre à vos autres compositions excellentes elles aussi ?

Cat : Nous serons pour toujours le petit couple gentillet dans un cabriolet rouge…Le pouvoir de l’image est tellement fort. C’est chiant mais ça ne sert à rien de lutter. Dans les salons du livre, ça arrive souvent, les gens qui demandent des autographes à cause de Voyage en  Italie…

Christophe : Est-ce que ce fulgurant succès, votre nomination aux victoires de la musique, le prix SACEM Roger Seillier n’ont pas été difficiles à gérer ?

Cat : Le succès, si. C’est violent, dévorant. Le passage à l’écriture (de romans) m’a aidé à me débarrasser de cette violence, en m’aidant à trouver mon identité propre et non celle faite du mélange de mon fantasme de départ (écrire des chansons) et de la projection du public (tube sympatoche qui passe à la télé), mélange où l’on se noie facilement.

Christophe : Vous êtes Benoit et toi des « fous » de Jazz on le sent bien, mais dans votre premier album, vous abordez d’autres styles comme le mambo, le tango, les chansons nostalgiques. Pourquoi tant de styles différents ?

Cat : J’aime les musiques crues. Le jazz et le tango parlent de solitude, d’amertume, de lutte sociale. Souvent on associe ces musiques à des trucs gentillets, parce que ce sont aussi des musiques de danse. Mais ce qui importe, c’est le sens profond de ces musiques. Le jazz et le tango ne sont pas des musiques nostalgiques. La nostalgie…je n’aime pas la nostalgie. C’est un prisme déformant qui gomme le sens. La nostalgie est un truc de producteur pour faire pleurer Margaux. Tant de styles différents…J’aime tant de choses différentes…

Christophe : Est-ce que chacun a sa part de travail ou bien est ce en fonction de l’inspiration de l’un ou de l’autre que vous composez et écrivez vos chansons ?

Cat : Ca dépend des moments. Nous avons un projet de spectacle (je t’en parlerai plus tard) où nous séparons totalement les choses. J’écris le spectacle et Benoit travaille sur la musique. Mais pour le prochain album, nous avons envie de refaire comme pour le premier, tout ensemble !

Christophe : Qu’est ce qui t’inspire le plus pour écrire une chanson ?

Cat : Quelque chose qui me ronge ou me fait marrer (le sens) ou alors un son, un motif musical.

Christophe : Dans votre style, il y a indubitablement un côté « jeu de scène » ou « jeu de rôles ». N’avez-vous jamais eu l’idée d’écrire un album concept style « opéra » ?

Cat : Si c’est mon but ultime.

Christophe : LILICUB a eu 15 ans en 2009, pensiez vous durer aussi longtemps ?

Cat : Ma foi, je pensais juste à passer la nuit avec Benoit…

Christophe : Pour terminer, as-tu une ou quelques anecdotes sympas à me raconter sur ce premier album ?

Cat : Je me souviens de l’enregistrement à Bruxelles, c’était étrange et fascinant. J’avais dégotté une boutique de sapes où j’avais acheté des bottes avec des talons gigantesques. Je les portais tout le temps, en studio, sur la plage, à Ostende et j’engueulais Benoit parce qu’il marchait trop vite et que je m’enfonçais dans le sable…c’était chouette, il y avait des tonnes de guitares et un frigo blindé de bière. Les gens passaient, Bashung jouait au ping-pong avec son fils, Lavilliers envoyait balader ses putes…Dans le studio, nous avions renversé du sucre, et la femme de ménage n’a pas passé l’aspirateur pendant une semaine, pensant que c’était de la coke…C’était le bon moment du premier album, l’enregistrement. Après il y a eu la promo, les télés plus vulgaires les unes que les autres, la connerie des directeurs artistiques, cet univers que je déteste ; le plaisir est revenu avec les concerts, les tournées…

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On continue l’interview avec l’ami Benoit, musicien de talent mais aussi excellent auteur et qui lui non plus ne manque ni d’humour ni de vivacité d’esprit.

Christophe : Vous vous êtes rencontrés au cours d’un festival de Jazz à Aiguillon, l’envie de créer un groupe est elle venue à ce moment là ou bien plus tard ?

Benoit : Trois ans plus tard. Après ce festival, nous nous sommes revus au CIM (une école de Jazz à Paris). Catherine avait monté un groupe, Les sucettes, duquel je me suis fait virer (pas par elle). On s’est revu  plus tard. Je lui ai fait écouter mes toutes premières idées de chansons. J’avais un 4 pistes. Une pour Catherine, une pour la guitare, une pour moi…et une pour Philippe…

Christophe : Au départ vous étiez trois avec Philippe Zavriew, comment vous a-t-il rejoint ?

Benoit : …qui avait lui aussi un 4 pistes, ce qui était bien pratique pour s’amuser avec les sons du Commodore 64 ! Des années plus tôt, Philippe m’avait invité à rejoindre le groupe du lycée. C’était un matin, sous les marronniers.

Christophe : « Voyage en Italie » a été un énorme succès et s’écoute encore aujourd’hui partout dans le monde. Malgré la notoriété que ce titre vous a apportée, n’a-t-il pas fait de l’ombre à vos autres compositions, excellentes elles aussi ?

Benoit : Certes.

Christophe : est ce que ce fulgurant succès, votre nomination aux victoires de la musique, le prix SACEM Roger Seillier n’ont pas été difficiles à gérer ?

Benoit : Si surtout parce que :

a)On a nié ce succès à l’époque

b) En fait c’est tout…

Christophe : Vous êtes tous les deux des fous de Jazz mais dans ce premier album, on va du tango au mambo en passant par des chansons plus nostalgiques. Pourquoi tant de styles différents ?*

Benoit : Ca nous amusait. Je crois qu’il y a quand même une unité dans cet album. C’est très pop. La pop est un mélange de genres, mais pas juste un fourre tout ; c’est se servir de tout ce qui existe et le transformer avec le plus de liberté possible.

Christophe : J’ai l’impression que certains titres sont antérieurs à la formation du groupe, je pense à « Paris au mois d’aout » et à « J’attends s l’été » est ce que je me trompe ?

Benoit : Non, non, tout est de la même période. Quand Catherine n’était pas là, j’écrivais tout seul (ex : les deux chansons que tu cites). J’attends l’été est une des toutes premières (tu as raison). Elle est venue en souplesse, juste avant que je parte surveiller les enfants de l’école d’à côté, pour la cantine…

Christophe : Comment fonctionnez vous dans votre travail d’écriture (musical ou textes) ?

Benoit : De façon aléatoire. Zéro recette dans ce qu’on fait. Pas facile !!

Christophe : Dans votre style, il y a indubitablement un côté « jeu de scène » ou « jeu de rôles », n’avez-vous jamais eu l’idée d’écrire un album à thème style « opéra » ?

Benoit : Ca pourrait être marrant. Mais c’est un peu ce qu’on fait sur scène (NDLR : à l’époque de l’interview, je n’avais pas encore vu le groupe en concert). Sans l’écrire vraiment, on montre quelque chose de très particulier, construit au fil des années (on a fait pas mal de concerts après l’épisode Major Compagnie).

Christophe : LILICUB a eu 15 ans en 2009, pensiez vous durer aussi longtemps ?

Benoit : On en reparle dans 15 ans ?

Christophe : As-tu une petite anecdote sympa à me raconter à propos de votre premier album ?

Benoit : On a enregistré à l’ICP (un studio à Bruxelles). Je me souviens de Bashung qui mixait « Chatterton » avec Phil Delire dans le studio d’à côté, de Lavilliers, dans celui du dessus et des putes qui se trompaient toujours en ouvrant la porte du nôtre et demandaient « Bernard »…

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Pace maintenant à « l’homme de l’ombre », pas moins talentueux mais plus discret, Philippe a lui fait partie du début de l’aventure de LILICUB et même s’il a choisi une autre voie ensuite, il n’en reste pas moins une pièce importante de l’échiquier « Lilicubien » et à ce titre, il m’a fait le plaisir, lui aussi de répondre à quelques questions :

Christophe : Salut Phil, en quelques mots, qui est Philippe ZAVRIEW ?

Phil : A la base, bassiste et fondateur avec Ben et Cat de LILICUB.

Christophe : Quelles sont tes influences musicales ?

Phil : La new-wave des années 80 essentiellement (The cure, TFF, Joy Division…) , The Beatles, Stones et Clash.

Christophe : Comment t’es tu retrouvé embarqué dans l’aventure LILICUB ?

Phil : Ben et moi on s’est connus au lycée et on a fait de la musique dans divers groupes avant de se retrouver avec Catherine et de former LILICUB.

Christophe : A part les aficionados, les gens voient LILICUB avec les têtes de Cat et Benoit comme dans le clip « Voyage en Italie ». Cela ne te gêne t’il pas un peu ?

Phil : Ah ah ! Je sais bien, je suis toujours obligé de dire « Mais le réalisateur dans le clip, c’est moi ! Et le marchand de glaces aussi !! » Dans le clip « Sous un parapluie » je suis beaucoup plus présent (c’est mon préféré ;-) ) Sinon je sais bien que ce sont toujours les chanteurs qui sont mis en avant dans les groupes et cela ne me gêne pas ! Ca a été une très belle aventure avec Ben et Cat.

Christophe : Quels sont tes souvenirs de l’enregistrement de cet album, as-tu une anecdote à me raconter ?

Phil : J’ai enregistré les deux premiers albums de LILICUB, les deux ont été faits à Bruxelles. Premiers enregistrements donc de très bons souvenirs, matinées d’angoisse, de fous rires et d’émerveillement.

Christophe : Pourquoi ne pas avoir continué l’aventure LILICUB ?

Phil : Je n’avais, au fond, pas un très grand amour de la scène, et de la vie de musicien. J’aime toujours jouer et je le fais, mais je préfère être en studio ou derrière le rideau. Je suis donc passé de membre à manager du groupe, ce qui m’allait mieux, avant de faire autre chose, tout en suivant et voyant Ben et Cat.

Christophe : Quelle a été ton activité ces dernières années ?

Phil : Je suis devenu manager donc (de LILICUB, Muriel MORENO et autres artistes) avant de devenir éditeur et producteur, ce que je suis toujours maintenant au sein de la société Peermusic (plus gros éditeur indépendant mondial).

Christophe : Aimerais tu retravailler avec Cat et Benoit ?

Phil : Bien sûr !! Mais nous collaborons encore parfois, soit sur des chansons que je leur demande soit comme il y a un an, je suis monté sur scène pour jouer « Voyage en Italie ». Ce sont des amis avec qui j’ai vécu tellement de choses qu’ils le resteront à jamais.

Christophe : Que fais tu en ce moment et quels sont tes projets ?

Phil : Je travaille sur divers projets dont un artiste italien Davide ESPOSITO, dont ma société est producteur/éditeur et qui enregistre son deuxième album en ce moment même (NDLR : début février). Cela doit sortir chez Universal cet été.

Christophe : Voilà, j’espère ne pas avoir été ni ennuyeux, ni trop inquisiteur. En tout cas, un grand merci à toi

Phil : Merci à toi !

 

Voila, j’espère que vous avez passé un bon moment à la lecture de ces interviews, comme j’ai pris moi-même plaisir à les préparer, les faire et à tout mettre en forme. C’est du boulot, mais c’est un vrai bonheur à mettre en place, surtout lorsque l’on a affaire à des gens de qualité .Merci à tous les trois d’avoir répondu avec franchise, humour, gentillesse et spontanéité. J’avais déjà l’habitude avec Cat et Benoit, Philippe n’a pas fait exception à la règle. Vous honorez votre profession d’artiste dans ce que le mot a de plus noble.

Encore mille mercis à vous trois !!Les pandas 2.jpgVoyage en Italie.jpg

 

 

 Je rappelle que vous pouvez aller sur le site officiel:

www.lilicub.com

 

On trouve les 4 albums du groupe assez facilement en les commandant dans des magasins spécialisés ou sur internet:

-Lilicub (1994)

-La grande vacance (1998)

-Zoom (2001)

                                                                                                 -Papa a fait mai 68 (2008)

 

Des vidéos sont  également disponibles sur "You tube" et "Daily motion"

Lilicub a également une page sur My Space.

 

 

 

 

05:34 Publié dans Lilicub | Lien permanent | Commentaires (7)

17/04/2010

PUB !!!

Lilicub V en Italie.jpgAVIS A TOUS LES FANS DE LILICUB :

Dimanche 18 avril sur « J’aime…je déteste » en exclusivité mondiale :

Spécial « Table d’écoute » sur le premier  «rékorde » de LILICUB

Petit compte rendu sur l’album, suivi de l’interview de Catherine,

Benoit et Philippe.

Oui vous avez bien lu, les trois membres originaux !!!

A ne manquer sous aucun prétexte !!!!!!!!!!!!!!!!

 

05:07 Publié dans Lilicub | Lien permanent | Commentaires (1)

16/04/2010

Le comité Musique et Arts Vivants

Voilà un moment que je vous parle de ce fameux comité Musique et Arts Vivants qui a été créé en septembre 2009 et qui depuis a pris son rythme de croisière.

Je vous en parle assez régulièrement parce que je vous fait bénéficier des articles que j'écris pour ce comité.

Nous nous reunissons environ toutes les 6 semaines et en gros, voilà ce que ça donne. Maintenant que l'on commence à se connaitre un peu mieux, l'ambiance est bonne, détendue et conviviale comme vous pourrez le voir sur les photos ci-dessous.

Sur la première photo, de gauche à droite Régis, Monique (en pleine action) et Christophe.

Sur la seconde, Marie, Régis, Monique, Christophe, Pascale (debout), Laurent (caché), Christine et Nathalie

Sur la troisième a gauche de Marie, Sébastien et Fred deux des animateurs du comité (manquent Armelle et Franck)

Derrière l'objectif, le second Christophe, votre serviteur.

Régis, Monique et Christophe.JPG2.JPGSeb et Fred.JPG

05:15 Publié dans Reportages | Lien permanent | Commentaires (0)